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Tony Curtis, de ses frasques avec Marilyn à son goût pour la peinture

L'acteur américain Tony Curtis est décédé, ce jeudi, à l'âge de 85 ans. Travesti dans "Certains l'aiment chaud", aux côtés de Marilyn Monroe, horripilant dans "Amicalement vôtre", il était la belle gueule hollywoodienne des années 50 par excellence.

Dans quels films, dans quels rôles et avec quelles répliques, Tony Curtis vous a-t-il le plus marqué ? Envoyez-nous vos coups de cœur et vos témoignages, nous les publierons dans un article.

Minuit sonnait dans sa maison du Nevada la nuit dernière, lorsque l’acteur américain Tony Curtis a rendu son dernier souffle à l’âge de 85 ans. Il était l’une des stars les plus prisées du box-office hollywoodien dans les années 50 et 60, mondialement connu pour son rôle de travesti dans "Certains l’aiment chaud" aux côtés de Marilyn Monroe en 1959.

Né dans un quartier pauvre de Brooklyn, à New York, le 3 juin 1925, il est le fils d’un tailleur hongrois juif. Sa gueule de beau gosse aux yeux bleus le tire du Bronx : il fait ses armes comme comédien amateur dans la Marine américaine, puis est recruté pour des petits rôles dans les comédies de Broadway. Sa première apparition au cinéma, il la doit à Robert Siodmak, dans le film noir "Criss Cross" ("Pour toi j’ai tué", 1948). Il signe ensuite un contrat chez Universal d’une durée de sept ans. Sa carrière à Hollywood est lancée.

Avec plus de 100 films à son palmarès, Tony Curtis, de son vrai nom Bernard Schwartz, incarne à lui tout seul l’âge d’or d’Hollywood. Cette époque où "il y avait Cary Grant, Humphrey Bogart, ces acteurs qui apportaient une vraie joie au public", expliquait-il, nostalgique, à France 24 en mai dernier. Et d’ajouter : "Ce qui se passait à l’écran touchait réellement les gens. Vous viviez vraiment la scène. Je ne retrouve plus cela dans les films d’aujourd’hui. Ils sont plus formatés".

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En début du journal de la culture : interview avec Tony Curtis (mai 2010)
Tony Curtis, de ses frasques avec Marilyn à son goût pour la peinture

Son rôle dans "Certains l’aiment chaud", peut-être la comédie la plus populaire de l’histoire du cinéma américain, l’avait fait côtoyer la star Marilyn Monroe. Il prétend même qu'ils ont eu une liaison durant le tournage. Au printemps dernier, dans son livre "Certains l’aiment chaud et Marylin" (paru chez Le Serpent à Plumes), il avait révélé quelques détails croustillants sur l’icône… qu'il avait également livrés sur France 24 : "Se retrouver proche de Marylin était une expérience exceptionnelle. La plus belle femme que j’avais jamais vue. Mais il était impossible d’avoir une réelle intimité. Elle était persuadée qu’aucun homme n’était assez bien pour elle. Quand je jouais avec elle, j’avais en face un regard vide. C’était comme jouer face à un miroir, tout seul…".

Tony Curtis manie l’ironie à merveille et excelle dans la comédie. Son rôle de Danny Wilde dans la série télévisée "Amicalement vôtre", aux côtés de Roger Moore, fait rire aux larmes les foyers américains. Elle est diffusée en France en 1972. Il s’illustre également dans des rôles plus consistants : dans "Trapèze" de Carol Reed en 1956, "Le Grand Chantage" d'Alexander Mackendrick en 1957 où il interprète un journaliste véreux, "Vikings" de Richard Fleischer en 1958 ou encore "Spartacus" de Stanley Kubrick en 1959.

Son implication dans "The defiant ones" (La Chaîne, 1958) aux côtés de Sidney Poitier, révèle au grand jour les problèmes de racisme à Hollywood. Selon le témoignage de Curtis, Robert Mitchum avait d’abord été choisi pour incarner le rôle de John "Joker" Jackson - il aurait refusé en raison de la couleur de peau de Poitier. Curtis accepte le rôle et se bat pour que l’acteur noir soit reconnu au même titre que lui. "J'ai obtenu de haute lutte qu'il partage la tête d'affiche avec moi alors que les producteurs voulaient écrire son nom plus bas, en petits caractères et précédé de la mention 'co-starring'. C'était d'autant plus absurde que nous jouions deux prisonniers en cavale, enchaînés l'un à l'autre pendant presque tout le film. J'ai annoncé que, dans ces conditions, le film se ferait sans moi. Après trois jours de réflexion, la production a cédé à cette exigence, que je suis fier d'avoir imposée", raconte-t-il dans un entretien à "L’Express". Les deux acteurs, Curtis et Poitier, sont finalement conominés aux Oscars pour le prix du meilleur acteur en 1959.

Depuis un quart de siècle, Tony Curtis s’était adonné à sa passion pour la peinture. Mais le cinéma se rappelait régulièrement à lui. Notamment lorsqu’en 2004, le festival de Berlin lui remet une Caméra d’Or pour l’ensemble de son œuvre. Il avait même envisagé au printemps dernier de jouer dans un 130e film… Et comme il disait régulièrement, pour résumer sa carrière : "La célébrité, c’est fabuleux".