logo

Dans une interview, François Fillon prend ses distances avec Nicolas Sarkozy

À quelques semaines d’un remaniement gouvernemental qui le verra peut-être partir de Matignon, le Premier ministre français a accordé une interview à la chaîne France 2 dans laquelle il laisse entendre qu’il est indépendant...

C’est un François Fillon détendu et indépendant, prêt à faire la lumière sur ses relations avec Nicolas Sarkozy, qui est apparu ce dimanche sur France 2. Le Premier ministre explique calmement que son "histoire" avec Nicolas Sarkozy est une question d’"alliance". "J'ai accepté, j'ai choisi de le soutenir et de faire alliance avec lui parce qu'il m'a semblé qu'il était le meilleur candidat pour gagner les élections présidentielles. Je pense d'ailleurs que je ne me suis pas trompé", ajoute-t-il.

Il relève au passage : "Nicolas Sarkozy n'a jamais été mon mentor. J'ai fait alliance avec lui, j'ai choisi de l'aider à être président de la République et je m'en félicite tous les jours". Une déclaration qui tend à lui donner le crédit des actions du président, tout en marquant ses distances avec le personnage.

La critique à demi-mot va loin. Lorsqu’il est interrogé sur son effacement médiatique, François Fillon répond dans un éclat de rire par une allusion directe au locataire de l’Élysée : "il y a des gens qui pourraient être plus discrets".

Le Premier ministre, qui est à Matignon depuis le début du quinquennat en 2007, pourrait être évincé de son poste lors du prochain remaniement gouvernemental prévu dans quelques semaines. Mais certains commentateurs conseilleraient plutôt à Nicolas Sarkozy de maintenir à son poste un chef de gouvernement au plus haut de sa forme et de sa popularité – du moins par comparaison avec le président de la République qui pâtit d’une très mauvaise cote. Le week-end dernier, selon le baromètre mensuel Ifop, Nicolas Sarkozy recueillait seulement 32 % d’opinions favorables, contre 49 % pour François Fillon.

"Si Fillon part lors du remaniement, il est gagnant, parce qu'il s'en va à un niveau de popularité rare pour un Premier ministre. Et il est en pleine forme. Rappelez-vous la tête de Raffarin lorsqu'il est parti... Si Sarkozy le garde, il est aussi gagnant, parce que ça veut dire qu'il s'est imposé comme incontournable", confie un proche du Premier ministre au journal Le Monde.

Dans l’interview accordée à France 2, François Fillon laisse planer le doute sur la suite, tout en affichant clairement ses ambitions. "Il ne faut pas refaire la même chose. Cela fait trente ans que je fais de la politique. Je ne repartirai pas de zéro. Je ne recommencerai pas au bas du terrain", c'est-à-dire comme simple député de la Sarthe. "Il faut savoir se fixer un nouveau challenge, savoir se dépasser", ajoute-t-il. Le perchoir de l’Assemblée nationale ? La Mairie de Paris en 2014 ? L’Élysée en 2017 ? Le champ de conquête de François Fillon peut être large.