La Haute autorité censée lutter contre le téléchargement illégal doit envoyer les premiers mails d'avertissement dans les prochains jours. Mais pour la très critiquée Hadopi, la mise en place du service n'est pas une partie de plaisir.
Hadopi, ce n’est pas fini. Le démarrage de la controversée Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet ressemble de plus en plus à un chemin de croix.
Vendredi, rumeurs et contre-rumeurs enflaient autour d’une possible attaque informatique contre le nouveau site internet Hadopi.fr. Ce dernier devait en effet être mis en ligne ce vendredi, selon divers sites spécialisés, mais à l’heure actuelle, il n’est pas accessible.
Des internautes sur Twitter se réjouissent déjà d’une hypothétique attaque victorieuse de "hackers" qui dénoncent le rôle de "superflic du téléchargement" de la Hadopi.
Cependant Éric Walter, secrétaire général de cette autorité administrative, dément l’activation de Hadopi.fr vendredi. Néanmoins, faire vivre le site sur la Toile ne va pas être une partie de plaisir pour ses concepteurs. Le forum américain 4Chan, qui a déjà réussi à faire tomber ces dernières semaines plusieurs sites d’organisations américaines de défense des droits d’auteur, a annoncé qu’il s’en prendrait à Hadopi.fr dans les prochains jours.
Mais cette guéguerre sur la Toile n’est que la dernière contrariété à laquelle la Hadopi doit faire face ces derniers jours. Cette autorité, voulue par le gouvernement comme le héraut de son dispositif unique au monde pour lutter contre le téléchargement illégal, semble avoir des difficultés à travailler en bonne entente avec certains fournisseurs d’accès à Internet (FAI).
La Hadopi leur a, en effet, envoyé en fin de semaine dernière les premières demandes de noms et d’adresses de 800 personnes soupçonnées de téléchargement illégal. Si Orange, SFR ou encore Bouygues ont promptement répondu, Free aurait traîné des pieds. Le groupe, pas franchement enchanté de devoir supporter à 100 % le coût de la recherche et de la transmission de ces informations, les aurait expédiées en partie par… courrier postal. Auparavant, le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand avait du menacer d’une amende les FAI récalcitrants.
Autre problème : La Hadopi aurait dû communiquer, début septembre, la procédure qui permet aux internautes de sécuriser leur ligne internet contre d’éventuels piratages de connexion. Elle a décidé de reporter cette communication à fin octobre, soit bien après que les premiers internautes auront reçu leur mail d’avertissement. Ils pourraient alors prétendre être innocent et avancer ne pas avoir été informés sur la manière de se protéger contre le piratage.
Reste que les premiers avertissements aux internautes n'ont pas encore été envoyés. La Haute autorité avait annoncé qu’elle le ferait peu après avoir mis leur site en ligne. Encore faut-il qu’elle réussisse à passer à travers les mailles des "hackers".