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Obama appelle les pays arabes à soutenir le processus de paix

Dans un discours à la tribune de l'ONU, Barack Obama a exhorté ses homologues du Proche-Orient à soutenir le processus de paix israélo-palestinien en tenant leurs engagements politiques et financiers dans la région.

AFP - Barack Obama s'est mis en première ligne jeudi pour défendre la paix au Proche-Orient, en pariant sur la création d'un Etat palestinien d'ici un an lors de son discours devant l'assemblée générale de l'ONU.

Ce discours n'est pas novateur sur le fond, mais qu'il soit prononcé dans un cadre aussi solennel lui donne un poids supplémentaire et constitue une prise de risque non négligeable pour le président Obama, étant donné la complexité d'un dossier qui a épuisé des générations de diplomates.

Devant ses pairs, le président des Etats-Unis a appelé les principaux protagonistes de la région à puiser dans la tradition de tolérance du judaïsme, du christianisme et de l'islam pour élaborer un traité de paix.
   

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Obama appelle les pays arabes à soutenir le processus de paix

"Si nous faisons cela, quand nous reviendrons ici l'année prochaine, nous pourrions avoirun accord qui nous mènera à accueillir un nouveau membre des Nations unies: un Etat de Palestine indépendant, vivant en paix avec Israël", a déclaré le président.

L'appel de M. Obama arrive à un moment crucial des négociations de paix entre Palestiniens et Israéliens, qui ont repris début septembre sous le parrainage de la Maison Blanche.

M. Obama a d'ailleurs admis que dans les deux camps, ceux qui sont opposés à la paix vont tenter de faire achopper les négociations "à coups de mots acerbes et de bombes" et noté que nombreux sont ceux qui pensent que la paix est impossible.

"S'il n'y a pas d'accord, les Palestiniens ne connaîtront jamais l'orgueil et la dignité que confère un Etat", a-t-il lancé. "Davantage de sang sera versé. Cette Terre Sainte restera un symbole de nos désaccords et non de notre humanité commune".

Dans ce cas, "les Israéliens ne connaîtront jamais la certitude et le sens de la sécurité que vous donnent des voisins souverains et stables qui se sont engagés à vivre ensemble", a-t-il dit, soulignant qu'il faudrait alors sans doute attendre qu'une génération passe avant d'espérer négocier à nouveau.

Le président Obama a aussi exhorté les pays arabes à en faire plus pour soutenir le nouveau processus, les Etats-Unis estimant que jusqu'ici, ces derniers se sont surtout payés de mots.

"Dans cette salle, vous êtes nombreux à vous dire amis des Palestiniens. Mais ces déclarations doivent maintenant être appuyées par des actes", a-t-il déclaré.

"Ceux qui ont apposé leur signature sur l'initiative arabe de paix devraient saisir cette occasion pour en faire une réalité en appliquant la normalisation que le document promet à Israël", a indiqué M. Obama, en allusion au plan présenté par l'Arabie Saoudite en 2002 et soutenu par la Ligue arabe, qui prévoit notamment un retour aux frontières de 1967 en échange de la paix.

"Ceux qui sont impatients de voir la naissance d'un Etat palestinien indépendant devraient cesser de détruire Israël", a-t-il encore dit, dans une critique évidente de pays comme la Syrie et l'Iran, parmi les principaux soutiens du mouvement islamiste Hamas.

Les négociations qui ont repris entre Palestiniens et Israéliens depuis trois semaines sont à un stade d'autant plus fragile que la question de la reprise ou non de la colonisation israélienne en Cisjordanie n'est pas encore tranchée.

M. Obama a rappelé jeudi la position des Etats-Unis: "nous pensons que le moratoire devrait être prolongé". Les Palestiniens ont fait de sa reconduction une condition indispensable à la poursuite des négociations.

L'Organisation de libération de la Palestine (OLP) a obtenu le statut d'observateur à l'ONU en 1974.