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Gaza compte ses morts, début du retrait israélien

Alors qu'Israël et le Hamas ont chacun décrété un cessez-le-feu, un porte-parole israélien a annoncé que l'armée avait entamé un "retrait progressif" de la bande de Gaza, qui a connu entre dimanche et lundi sa deuxième nuit de calme.

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Après le cessez-le feu décrété séparément par Israël et le Hamas, la vie reprend peu à peu dans la bande de Gaza. Après deux jours de calme, les Palestiniens, souvent cloîtrés dans leurs maisons pendant plus de deux semaines, s’aventurent dans les rues.

"Les dégâts sont tels à certains endroits qu’on a l’impression qu’un tremblement de terre a frappé", témoigne Sophie Claudet, notre envoyée spéciale à Jabaliya, ville frontalière au nord de la bande de Gaza. "Les bâtiments touchés ne sont pas seulement des locaux du Hamas. Ce sont aussi des écoles, des locaux du ministère de la Santé, des zones résidentielles… On se demande vraiment comment les Palestiniens vont pouvoir reconstruire."

Le coût estimé de la reconstruction est colossal. Le Bureau central palestinien des statistiques en évalue le montant à 1, 9 milliard de dollars. Selon un responsable de l’administration du Hamas dans la bande de Gaza, 5 000 maisons, 16 bâtiments du gouvernement et 20 mosquées ont été détruites. Et 20 000 maisons auraient été endommagées.

Des ruines et des cadavres

Au milieu des décombres, les secouristes fouillent ce qu’il reste des bâtiments. Aujourd’hui, ils ont pu extraire douze corps. Depuis le début de la trêve, plus d’une centaine de cadavres ont été retirés des ruines des maisons.

Selon des sources médicales palestiniennes, l ’offensive israélienne dans la bande de Gaza a tué au moins 1 315 Palestiniens et en a blessé plus de 5 300. Du côté israélien, dix militaires et trois civils sont morts.

Malgré ce lourd bilan, la vie semble peu à peu reprendre son cours à Gaza. Les habitants se ruent vers les banques, qui ont, tout comme certains magasins, rouvert pour la première fois depuis le début de l’opération israélienne. Les services municipaux s’activent, ramassent ordures et gravats.

La situation humanitaire reste critique. De nombreux foyers n’ont toujours pas d’électricité ni d’eau courante et souffrent de pénurie de nourriture. Selon un responsable israélien, l'Etat hébreu a laissé passer ce lundi matin environ 200 camions d’aide alimentaire vers Gaza.

L’armée israélienne a entamé un retrait "progressif" de la bande de Gaza, quelques heures après la trêve décrétée séparément par Israël et le Hamas. Samedi à minuit, l’Etat hébreu a instauré un cessez-le-feu unilatéral, suivi dans la journée de dimanche par le Hamas. Depuis Damas, le mouvement islamiste a donné une semaine à Israël pour sortir de la bande de Gaza.

Abbas propose la formation d’un "gouvernement d’entente nationale"

Dimanche dans la matinée, une vingtaine de tirs de roquette ont été tirés vers Israël. L’Etat hébreu a répliqué en menant deux raids aériens sur la zone des tirs. Depuis ces accrochages, un calme relatif s’est instauré et s’est prolongé jusqu’à lundi soir.

Ce lundi, Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne, a proposé à son rival Hamas la formation d’un "gouvernement d’entente nationale" qui sera chargé "d’organiser des élections législatives et présidentielle" en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.

L’offensive israélienne a attisé la division politique entre le Hamas et le Fatah, alors que de violents affrontements avaient déjà eu lieu entre les deux parties en 2007, après un an et demi de cohabitation mouvementée.

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