logo

Israël menace de reprendre les combats si le Hamas ne rend pas toutes les dépouilles d'otages
Alors que le Hamas a affirmé mercredi avoir remis à Israël toutes les dépouilles d'otages auxquelles il avait pu accéder, le ministre de la Défense israélien a menacé d'une reprise des combats à Gaza si tous les corps n'étaient pas rendus conformément à l'accord de cessez-le-feu.
Israël Katz, alors ministre israélien des Affaires étrangères, lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre hongrois des Affaires étrangères, à Budapest, en Hongrie, le 17 juin 2024. © AFP, Attila Kisbenedek

Le ministre de la Défense israélien, Israël Katz, a affirmé mercredi 15 octobre au soir que son pays reprendrait les combats dans la bande de Gaza si le Hamas ne respectait pas l'accord de cessez-le-feu, estimant que celui-ci n'avait pas rendu toutes les dépouilles d'otages.

"Si le Hamas refuse de respecter l'accord, Israël, en coordination avec les États‑Unis, reprendra les combats et agira pour une défaite totale" du mouvement, indique un communiqué de son bureau.

Le Hamas avait affirmé plus tôt avoir remis à Israël toutes les dépouilles d'otages auxquelles il avait pu accéder.

Le mouvement islamiste palestinien continue de nous dire qu'il compte "honorer l'accord" sur Gaza et rendre les corps des otages décédés, a dit à des journalistes mercredi un haut responsable américain, sous le couvert de l'anonymat.

"Efforts considérables"

Aux termes de l'accord du cessez-le-feu conclu entre le Hamas et Israël sur la base du plan du président américain Donald Trump, Hamas devait remettre à tous les otages encore détenus à Gaza, les vivants et les morts, dans les 72 heures suivant la cessation des hostilités, soit au plus tard à 9 h GMT lundi.

"Nous avons rempli notre engagement au titre de l'accord en remettant tous les prisonniers israéliens vivants, ainsi que les corps auxquels nous avons pu accéder", a assuré le Hamas. "Quant aux dépouilles restantes, leur récupération et extraction nécessitent des efforts considérables et un équipement spécial."

En échange du retour mardi des dépouilles de trois captifs, Israël a remis à Gaza 45 dépouilles de Palestiniens.

Israël menace de reprendre les combats si le Hamas ne rend pas toutes les dépouilles d'otages
Des véhicules de la croix-Rouge internationale et des camions frigorifiques sont garés à l'hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 15 octobre 2025. © Omar Al-Qataa, AFP

Accusant le Hamas de jouer la montre et de violer l'accord de cessez-le-feu, Itamar Ben-Gvir, ministre de la Sécurité intérieure et figure de l'extrême droite israélienne, a de nouveau appelé mercredi le Premier ministre Benjamin Netanyahu à couper totalement l'aide humanitaire pour Gaza.

Appel à rouvrir les points de passage humanitaire

Plus tôt, la radio-télévision publique israélienne KAN avait présenté comme imminente la réouverture du passage de Rafah entre l'Égypte et Gaza, crucial pour l'afflux de l'aide humanitaire qui attend du côté égyptien. Mais il est resté fermé jusque-là.

Israël menace de reprendre les combats si le Hamas ne rend pas toutes les dépouilles d'otages
Des employés de la morgue déchargent les corps de Palestiniens qui étaient détenus par Israël, à l’hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 15 octobre 2025. © Omar Al-Qataa, AFP

L'ONU a exhorté Israël à ouvrir "immédiatement" tous les accès de la bande de Gaza à l'aide humanitaire. "Nous voulons que tous (les) points de passage soient ouverts et que l'accès soit totalement libre", a déclaré à l'AFP au Caire Tom Fletcher, chef des opérations humanitaires de l'ONU. "Nous voulons que cela se fasse maintenant, dans le cadre de l'accord" de cessez-le-feu, a-t-il ajouté, soulignant "l'urgence totale" de la situation et la nécessité de "livrer de l'aide à grande échelle."

Israël menace de reprendre les combats si le Hamas ne rend pas toutes les dépouilles d'otages
Déplacés palestiniens à Gaza-ville, le 14 octobre 2025. © AFP

Israël autorise actuellement l'acheminement de l'aide humanitaire essentiellement via le passage de Kerem Shalom (sud), mais les organisations humanitaires se plaignent des lenteurs administratives et des contrôles de sécurité.

Selon l'ONU et l'Organisation mondiale de la Santé, Israël a permis ces derniers jours l'entrée d'aide humanitaire et médicale, notamment de gaz de cuisine, pour la première fois depuis mars, ainsi que des tentes supplémentaires pour les déplacés, des fruits frais, de la viande congelée, de la farine ou des médicaments.

Dans la bande de Gaza, des habitants affamés interceptent régulièrement les camions d'aide pour voler et stocker de la nourriture, ce qui empêche une distribution ordonnée vers les communautés les plus touchées, selon une source humanitaire.

Israël menace de reprendre les combats si le Hamas ne rend pas toutes les dépouilles d'otages
Des Palestiniens se rassemblent pour recevoir des portions alimentaires distribuées par une cuisine caritative dans le camp de réfugiés de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 15 octobre 2025. © Eyad Baba, AFP

Avec AFP