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Un problème de disponibilité du moteur contraint l'avionneur américain à reporter encore la livraison de son premier 787 "Dreamliner". La compagnie japonaise ANA, qui attendait l'appareil fin 2010, devra patienter jusqu'au premier trimestre 2011.

Le lancement du "Dreamliner" vire au cauchemar industriel pour Boeing. Ce vendredi, l'avionneur américain a annoncé qu’il devait une nouvelle fois repousser la livraison de ses huit premiers Boeing 787 à la compagnie japonaise ANA. Initialement prévue pour la fin de l'année 2010, celle-ci n'interviendra finalement pas avant le mois de février 2011... au mieux. Une bien mauvaise nouvelle pour la firme américaine - qui prévoyait au départ de lancer son avion en 2008 - dans la bataille qui l'oppose à son concurrent européen Airbus.

Boeing justifie ce nouveau report par la nécessité d'effectuer des essais supplémentaires sur le moteur que doit lui livrer Rolls-Royce.

Pour ANA - premier client du "Dreamliner" -, l'acquisition de ce nouvel avion est stratégique : celui-ci consomme bien moins de kérosène que ses prédécesseurs et bénéficie d'un plus grand confort intérieur susceptible d'attirer les voyageurs aisés. La compagnie, qui en a commandé 55, souhaite ainsi s'en servir pour renouveler une bonne partie de sa flotte.

Externalisation

Pour l'heure, c'est toutefois Boeing qui semble davantage pénalisé par ce nouveau contretemps. Le constructeur, qui n'a plus lancé de moyen-transporteur depuis 10 ans, doit en effet répondre à quelque 700 commandes du "Dreamliner", dont le succès s’explique en grande partie par son avance sur l’A380. Reste qu'avec ces retards successifs, Airbus, qui prévoit de finaliser l’A350 AWB - le concurrent direct du "Dreamliner" - en 2013, peut espérer reprendre un peu la main.

Les difficultés que rencontre actuellement le super-avion pour sortir d'usine sont essentiellement liées au choix fait par Boeing d'externaliser une grande partie de sa construction. Saluée au départ parce qu'elle permettait de minimiser les risques en multipliant les fournisseurs potentiels, cette politique se heurte aujourd'hui à l'incapacité des sous-traitants de tenir les délais impartis.

Dans un entretien au "Business Journal", le directeur commercial de Boeing, Jim Albaugh, a reconnu que les problèmes posé par l’externalisation de sa construction avaient été l’une des grandes leçons retenues au cours des six années passées à travailler sur le "Dreamliner". "Nous devons développer l’expertise interne afin de pouvoir palier les problèmes de nos partenaires externes", a-t-il affirmé.