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Le "bouchon du siècle" s'évapore subitement

L’embouteillage de plus de 100 km de long qui paralysait la région de Pékin depuis 11 jours a soudainement disparu. Un phénomène étrange qui reste, pour l'instant, sans explication.

Où sont passés les 100 kilomètres de bouchon de la National Highway 100 qui rallie Pékin à Zhangjiakou, une ville située au nord-ouest de la capitale chinoise ? Des journalistes de l’AFP sont partis à sa recherche jusqu’en Mongolie intérieure sans en trouver la moindre trace… "La situation s’est améliorée récemment, mais je ne sais pas pourquoi", a simplement commenté l'employée d’une station service.

Avant cette subite décongestion de l'axe routier, des dizaines de milliers d'automobilistes étaient restés coincés dans un bouchon monstre pendant 11 jours. Depuis le 14 août, les voitures n’avançaient quasiment plus. Selon le directeur général du Bureau de gestion du trafic de la ville de Zhangjiakou, les véhicules ne parcouraient que 1 à 15 kilomètres par jour. La situation était telle que les autorités avaient prévenu, mardi, que la situation risquait de perdurer jusqu’à la fin des travaux en cours sur cette autoroute, à savoir courant septembre…

Économie parallèle

Heureusement, il n'en est rien. Seuls quelques ralentissements aux péages sont encore à signaler. Pourtant, les facteurs qui ont conduit à cette situation ne se sont pas évaporés. L'autoroute, prévue à l'origine pour permettre la circulation simultanée de 50 000 véhicules, est empruntée par quelque 500 000 automobiles. Un trafic en progression d’environ 40 % par an.

Une grande partie des voitures bloquées étaient des camions transportant du charbon en provenance de Mongolie. Le site du magazine américain Christian Science Monitor voyait d’ailleurs dans ces files interminables de poids-lourds la véritable cause de l’embouteillage.

Pékin a, en effet, des besoins immenses en charbon et, depuis la fermeture d’un grand nombre de petites mines situées aux alentours de la capitale, la Mongolie est devenue un fournisseur de plus en plus important du géant chinois. La plupart de ces mines exploitées pour les besoins de Pékin ont été creusées à la hâte et illégalement.

En attendant d’en savoir plus sur la disparition soudaine du "bouchon du siècle", les seuls à le regretter seront probablement les personnes résidant aux abords de l’autoroute. Nombre d'entre elles avaient mis en place un début d’économie parallèle pour répondre aux besoins des automobilistes en perdition, vendant certaines denrées à des prix exorbitants. De la nourriture s’échangeait trois fois son prix normal et l’eau était vendue dix fois plus chère qu’ailleurs. 

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