La sécheresse et la canicule qui sévissent en Russie ont eu raison de près d'un quart des cultures de céréales produites cette année dans le pays, a révélé le président Dmitri Medvedev. De nombreuses exploitations sont proches de la faillite.
AFP - Près d'un quart des cultures de céréales ont été perdues cette année en Russie en raison de la sécheresse et de la canicule, a déclaré jeudi le président Dmitri Medvedev lors d'une réunion à Taganrog (sud-ouest), selon l'agence Interfax.
"Nous sommes dans une situation très difficile parce qu'au total, dans le pays, environ un quart des cultures de céréales ont été perdues", a déclaré M. Medvedev lors de cette réunion, tenue dans la région agricole de Rostov.
"Malheureusement, de nombreuses exploitations sont proches de la faillite en raison de la perte des récoltes", a-t-il ajouté.
"Le gouvernement comprend la situation, la connaît et, je l'espère, la contrôle. Des décisions financières sur l'octroi d'une aide aux producteurs agricoles qui se retrouvent dans une situation critique ont déjà été prises", a-t-il encore dit, rappelant que le montant total de l'aide financière était d'environ 35 milliards de roubles (900 millions d'euros).
La Russie est confrontée à une grave sécheresse depuis le mois d'avril, qui a été aggravée par une canicule sans précédent depuis début juillet, avec des températures
avoisinant les 40°C dans la capitale.
Au total, l'état d'urgence a été décrété en raison de la sécheresse dans 27 régions, sur 83 au total, situées essentiellement dans la partie européenne du pays où se situe le "tchernoziom", une terre noire particulièrement fertile.
Face à cette situation, le gouvernement a encore abaissé au début de la semaine de 10 millions de tonnes, à 60-65 millions de tonnes, sa prévision de récolte de céréales, contre 95 millions de tonnes prévues au départ. En 2009, la Russie avait récolté 97,1 millions de tonnes de céréales.
Les effets sur le marché domestique de cette catastrophe naturelle ont déjà commencé à se faire sentir, les prix du pain montant en flèche dans la capitale depuis quelques jours.
Par ailleurs, le 5 août, Moscou a annoncé un embargo sur ses exportations jusqu'à la fin de l'année, ce qui a fait flamber les cours du blé sur les marchés internationaux, déjà montés à des niveaux records en raison des inquiétudes sur les récoltes.
La Russie, qui fournit environ 8% de la production de blé de la planète, en est le troisième exportateur mondial. En 2009, le pays a exporté 21,4 millions de tonnes de céréales.
L'an dernier, la Russie avait exprimé l'ambition de doubler ses exportations à 40-50 millions de tonnes par an, en modernisant son agriculture et en augmentant ses livraisons à des pays comme l'Egypte.