Dans le cadre d'une bataille judiciaire autour de l'héritage de l'œuvre de Kafka, un tribunal israélien a ordonné l'ouverture de coffres-forts à Zurich et Tel-Aviv. Des manuscrits originaux y ont été retrouvés, affirme le journal "Haaretz".
C'est un trésor littéraire qui vient d'être découvert dans les coffres-forts de deux banques suisse et israélienne. Selon le quotidien israélien "Haaretz", des manuscrits originaux de Franz Kafka ont été trouvés à Zurich et à Tel-Aviv à l'occasion du procès qui oppose les héritières de l'œuvre de l'écrivain aux autorités israéliennes.
Une bataille judiciaire autour de l'héritage de l'auteur du "Procès" se joue depuis deux ans. Franz Kafka, né à Prague en 1883 et décédé en 1924, avait demandé à son ami et exécuteur testamantaire Max Brod de brûler son œuvre après sa mort. Une volonté que celui-ci n'a pas respecté : après avoir publié les textes de l'écrivain, il a légué la succession à sa secrétaire, Esther Hoffe, dont ses filles ont ensuite hérité. Celles-ci attendent, depuis la mort de leur mère il y a trois ans, que les autorités israéliennes confirment cet héritage.
Plusieurs manuscrits originaux
Dans le cadre de cette affaire, un tribunal israélien a ordonné l'ouverture de quatre compartiments de coffres-forts de la banque UBS, à Zurich, après qu'une opération similaire a eu lieu dans une banque de Tel-Aviv. Des avocats israéliens, des experts des manuscrits et de la littérature allemande et des responsables de la banque se sont donc réunis lundi en Suisse pour examiner des documents qui n'avaient pas été exhumés depuis des décennies. Selon "Haaretz", qui cite des sources anonymes, ces coffres, comme ceux de Tel-Aviv, contiennent des manuscrits originaux.
Les avocats des héritières Hoffe ont refusé de confirmer le contenu des coffres. Celles-ci affirmaient en effet depuis plusieurs mois qu'elles ne détenaient aucun texte original.
Plusieurs autres coffres devraient être ouverts. Le tribunal de Tel-Aviv devrait ensuite pouvoir déterminer si les manuscrits resteront aux mains des sœurs Hoffe, ou s'ils reviendront dans le domaine public. La Bibliothèque nationale d'Israël à Jérusalem ou les Archives littéraires d'Allemagne, à Marbach, pourraient alors les récupérer.