
Des policiers déployés à Grenoble suite aux violences de la veille ont, à nouveau, essuyé des tirs à balles réelles dans la nuit de samedi à dimanche, sans déplorer de blessés. Les policiers ont, par ailleurs, interpellé une dizaine de personnes.
AFP - Les policiers déployés dans un quartier de Grenoble touché par des violences urbaines après la mort d'un braqueur ont essuyé des tirs à balles réelles dans la nuit de samedi à dimanche, pour la seconde nuit consécutive, et quatre tireurs présumés ont été interpellés.
"On a relevé un impact de balle sur un véhicule de CRS et on s'est fait tirer dessus à deux ou trois reprises", a déclaré devant la presse dimanche à la mi-journée Brigitte Jullien, directrice départementale de la sécurité publique de l'Isère.
Quatre hommes soupçonnés d'être les auteurs des tirs de la première nuit de violence ont par ailleurs été interpellés dimanche à Grenoble. Une arme de poing a été retrouvée chez l'un d'eux.
Ces suspects mis à part, ce sont au total onze personnes qui ont été interpellées pour des violences commises la nuit dernière, dont des jeunes porteurs d'une batte de base-ball ou d'un couteau.
Cette nuit est jugée néanmoins beaucoup plus calme que la précédente par la police, avec 15 voitures incendiées contre une soixantaine la veille. Le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, avait fait le déplacement samedi, se disant déterminé à rétablir l'ordre "par tous les moyens".
L'important dispositif des forces de l'ordre (plus de 300 hommes venus notamment de deux unités de CRS et de la Force d'intervention de la police nationale regroupant le RAID et le GIPN) doit être maintenu jusqu'à mercredi matin.
"Ce dispositif nous a permis de quadriller le quartier de façon importante", avec un effet dissuasif sur les incendiaires, pilleurs et casseurs d'abribus qui avaient sévi la première nuit ayant suivi la mort du jeune braqueur du quartier, a expliqué Mme Jullien.
Mais aux classiques jets de pierres sur les CRS en début de soirée, des jeunes sont passés vers 22H30 aux tirs à balles réelles autour de la galerie commerçante de l'Arlequin.
Le Raid et le GIPN sont alors intervenus, "pour ne pas mettre en danger les policiers", mais l'homme qui leur tirait dessus a réussi à prendre la fuite.
"Toute la nuit, nous avons joué au chat et à la souris dans les galeries de l'Arlequin sans pouvoir interpeller ce tireur", a ajouté Mme Jullien, précisant que les violences avaient cessé "faute de combattants" vers 03H00-03H30.
Originaire du quartier populaire de la Villeneuve, Karim Boudouda, 27 ans, avait été tué dans la nuit de jeudi à vendredi lors d'un échange de tirs avec la police après son attaque d'un casino en Isère.
Saliya Boudouda, la mère de ce multirécidiviste condamné trois fois aux assises, avait lancé un "appel au calme" dimanche dans Le Dauphiné libéré.
Elle a annoncé dimanche à l'AFP son intention de porter plainte pour éclaircir les circonstances de sa mort. "Ils ont déconné les flics. Je vais voir le procureur et je vais porter plainte", a-t-elle déclaré.
La plainte de Mme Boudouda, si elle était validée par le parquet de Grenoble, serait alors incluse dans l'enquête dont l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie.
D'ores et déjà, il a été établi que les policiers avaient tué Karim Boudouda étaient en état de légitime défense, ce dernier ayant ouvert le feu sur eux à l'issue d'une course-poursuite après avoir braqué un casino en Isère, selon une source judiciaire.