L'écrivain français Olivier Cadiot et le metteur en scène suisse Christoph Marthaler ont été choisis pour être les "artistes-associés" de la 64e édition du Festival d'Avignon, auquel ils vont donner une couleur particulière.
Le rideau s’ouvre, ce mercredi, sur un Festival d’Avignon (sud de la France) toujours aussi copieux. Parmi les moments les plus attendus de cet événement à la renommée internationale qui s'achèvera cette année le 27 juillet, les spectacles proposés par les deux "artistes-associés" de cette 64e édition: le metteur en scène suisse Christoph Marthaler et l’écrivain français Olivier Cadiot.
Le statut d’"artiste-associé" signifie que le duo va donner "une couleur" particulière au Festival, explique Olivier Cadiot sur France 24. celui-ci a passé deux ans à rencontrer les directeurs de la manifestation, Hortense Archambault et Vincent Baudriller, à dialoguer avec Christoph Marthaler, et à jeter des ponts entre Avignon et son univers propre. "Mais je n’ai pas carte blanche pour autant", ajoute-t-il.
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La direction artistique du Festival a fait se rencontrer ces deux artistes que rien, à priori, ne rassemble. De leur côté, tous deux se sont prêtés au jeu de concevoir des spectacles qui collent à Avignon et à son emblématique Palais des Papes. Olivier Cadiot a écrit pour l’occasion un texte intitulé "Un mage en été". Le créateur de performances théâtrales Christoph Marthaler a imaginé, quant à lui, "Papperlapapp", un spectacle qui ne sera joué qu’à Avignon et qui intègre l’héritage historique du lieu, où les papes de l’Église catholique se sont établis au XIVe siècle.
"Et puis quoi encore ?!"
Le titre de la pièce, "Papperlapapp", que celui-ci traduit par "Blablabla" ou "Et puis quoi encore ?!", "a été choisi pour illustrer l’interrogation que nous avons en ce moment devant les discours historiques ou politiques que nous entendons", explique le dramaturge de la pièce, Malte Ubenauf. La performance théâtrale mêle danse et musique - premier amour de Marthaler -, avec l’aide de la scénographe Anna Viebrock. Et utilise les pierres de la cour d’honneur du palais pour unique décor.
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L’autre artiste-associé est un écrivain. Deux textes d’Olivier Cadiot sont présentés à Avignon : "Un mage en été" et "Un nid pour quoi faire", l'un et l'autre mis en scène par Ludovic Lagarce. Les textes de Cadiot seront également musicalisés par le compositeur Pascal Dusapin et par le chanteur Rodolphe Burger.
En mêlant cette année théâtre, musique et danse, Avignon n’est-il pas en train de se détourner de sa vocation première ? "Ça, c’est de la propagande, rétorque Olivier Cadiot. Si vous regardez les articles des années 1950 et 1960, on disait déjà : 'Ah, on a perdu le théâtre'. C'est une vieille histoire. Les directeurs ont juste, par souci de pédagogie, précisé qu'il y avait là un peu de vidéo, là un peu de musique. Mais au fond, le théâtre utilise tous les moyens, tout comme il le faisait au XVIIIe siècle en utilisant des souffleries et des machineries prodigieuses."
Enfin, Avignon régalera ses festivaliers d’une pièce de Shakespeare, "La tragédie du roi Richard II", montée par Jean-Baptiste Sastre. Denis Podalydès, dont c’est le premier rôle shakespearien, incarnera ce "non-roi", comme il l’appelle. De nombreux spectacles de danse contemporaine seront également proposés pendant toute la durée de l'événement, notamment ceux de la chorégraphe belge Anne Teresa De Keersmaeker, du Franco-Serbe Josef Nadj, du Flamand Alain Platel, ou encore du Congolais Faustin Linyekula.
En plus de la programmation du "in", le festival est doté d’un "off" toujours extrêmement prolixe. Pas moins de 1 100 spectacles et évènements sont proposés par 900 compagnies.
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