
Soucieux de faire du dossier afghan sa priorité en matière de politique extérieure, le gouvernement de coalition dirigé par le conservateur David Cameron s'interdit de définir un calendrier pour le retrait de ses troupes déployées en Afghanistan.
REUTERS- Le nouveau gouvernement de coalition britannique ne fixera pas de date limite pour son retrait d'Afghanistan et ne réduira pas l'aide qu'il entend apporter à ce pays, ont fait savoir trois ministres samedi après des entretiens à Kaboul avec des dirigeants afghans.
Le secrétaire au Foreign Office William Hague, le secrétaire à la Défense Liam Fox et le secrétaire au Développement Andrew Mitchell ont rencontré le président Hamid Karzaï après leur arrivée. L'Afghanistan pourrait être le principal dossier de la politique étrangère de Londres dans les années à venir.
Washington envoie des renforts en Afghanistan pour y reprendre des zones contrôlées par des insurgés avant d'entamer un retrait à partir de juillet 2011. Hague a dit que la Grande-Bretagne, elle, n'arrêterait pas de date pour ce qui est de réduire sa participation aux activités de l'Otan.
"Il n'y aura pas de calendrier arbitraire ou artificiel, il n'y aura rien de tel", a-t-il dit aux journalistes. "Si nous faisons dès à présent le point de la situation, ce n'est pas pour décider d'appuyer ou non cette stratégie mais pour déterminer comment l'appuyer dans les mois et années à venir." Le gouvernement formé par les conservateurs et les libéraux démocrates britanniques après les élections du 6 mai a indiqué que la stratégie afghane serait sa priorité en matière de politique extérieure.
Le contingent britannique engagé en Afghanistan compte 9.500 soldats. Depuis 2001, il en a perdu environ 285.
Andrew Mitchell a jugé "d'une importance vitale" de renforcer le gouvernement afghan.
Pendant la campagne électorale, le nouveau Premier ministre, David Cameron, chef de file des Tories, avait déclaré qu'il ne fixerait pas de date limite artificielle à la présence militaire britannique dans le pays, mais en disant espérer que le retrait puisse débuter dans les cinq prochaines années.
Liam Fox avait confié vendredi au Times de Londres que le gouvernement espérait accélérer le processus. Samedi, il a souligné qu'il était impossible d'imposer une date limite aux déploiements militaires et qu'une "longue phase de développement" et de reconstruction s'imposait en Afghanistan.
Le déplacement des trois ministres fait suite à une modification de la structure de commandement de l'Otan dans le sud de l'Afghanistan annoncé vendredi. Dans ce cadre, presque tous les soldats britanniques engagés dans le pays seront directement placés sous le commandement d'un officier américain.