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Jean Le Cam sauvé des eaux par Vincent Riou

Opération de sauvetage réussie pour le navigateur Vincent Riou, venu porter secours à son ami et concurrent Jean Le Cam (photo), dont le bateau avait fait naufrage 19 heures auparavant, au large du cap Horn.

AFP - Jean Le Cam, skippeur du Vendée Globe sur VM Matériaux, a fait naufrage mardi matin dans le Pacifique, et a été récupéré dix-neuf heures plus tard sain et sauf par son ami et concurrent Vincent Riou, sur PRB.

Le vainqueur de l'édition 2004-2005, Riou, a donc sauvé celui qui avait terminé deuxième juste derrière lui.

L'opération de sauvetage a été mouvementée, provoquant une grosse avarie sur PRB.

Le Cam était enfermé depuis la nuit précédente sous son bateau retourné, mât dans l'eau et quille à l'air, amputée de son bulbe.

Sachant Riou proche de lui, Le Cam est sorti seul et s'est mis à l'eau, par une température extérieure de 5°c, en combinaison de survie, selon le récit fait par le directeur de la course Denis Horeau mardi soir. "Vincent Riou a fait quatre passages à bord de PRB pour récupérer Jean Le Cam. Au quatrième passage, il a permis à Le Cam de monter à bord de PRB", a-t-il raconté.

Malheureusement, au quatrième passage, un outrigger de PRB a été brisé dans un choc contre la quille de VM Matériaux. Cette pièce, qui permet de maintenir le mât sous tension, est très délicate à réparer, et la suite de la course semblait sérieusement hypothéquée pour Vincent Riou.

Le sauvetage réussi, les deux navigateurs "ont réussi à virer de bord et à consolider le mât pour qu'il reste droit", a poursuivi le directeur de l'épreuve, "ils sont suivis de près par Armel le Cleac'h (Brit'Air) qui a assisté à tout ça (...) Les deux bateaux naviguent à petite vitesse, ce qui permet à Vincent Riou et Jean Le Cam de remettre de l'ordre dans PRB et de retrouver des conditions de vie un peu plus normales".

Pendant la nuit, les deux skippeurs devraient prendre le temps d'évaluer les dégâts.


Le Chili rappelle ses moyens de secours

Les moyens de secours envoyés par la marine chilienne ont été rappelés à terre. L'hélicoptère a rebroussé chemin, de même que le remorqueur qui devait arriver sur VM Matériaux mercredi matin. Un pétrolier sur zone depuis mardi matin a pu reprendre sa route.

Le Cam, qui disputait à 49 ans son deuxième Vendée Globe, avait à peine eu le temps de signaler son naufrage la nuit précédente lorsque la liaison avait été coupée.

Ensuite, les organisateurs avaient capté les émissions des deux balises de détresse, et s'accrochaient à l'espoir que Le Cam les avait déclenchées manuellement, preuve de sa présence à bord et de sa survie.

Au matin, un avion de la marine chilienne avait survolé le bateau retourné sans voir de trace de vie. C'est Riou, premier skippeur arrivé sur les lieux, qui a établi un contact vocal avec le naufragé, dont il a entendu la voix lors d'un passage près de l'épave.

Navigateur chevronné, Jean Le Cam s'apprêtait à doubler le cap Horn, avec une bonne journée de retard sur le leader Michel Desjoyeaux (Foncia).

L'opération de sauvetage a eu lieu dans les eaux territoriales chiliennes, à environ 200 milles (380 km) des côtes au sud-ouest du cap Horn.

Les bateaux de la classe IMOCA (60 pieds, environ 18 m) sont en principe insubmersibles, et pour pouvoir naviguer en course, doivent avoir subi les tests de retournement. Quand la quille est entière, le bateau doit se redresser seul.

En tête de la course, Desjoyeaux et Roland Jourdain (Veolia) sont les deux seuls concurrents à avoir franchi le cap Horn, dès lundi. Desjoyeaux comptait mardi soir 100 milles (environ 180 km) d'avance sur Jourdain.