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Hillary Clinton met la Syrie en garde contre les livraisons d'armes au Hezbollah

Lors d'un discours prononcé devant un groupe d'influence pro-israélien, la secrétaire d'État américaine a, pour la deuxième fois en 10 jours, haussé le ton à l'encontre de Damas, soupçonné de fournir des armes au Hamas et au Hezbollah.

AFP - La chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, a réclamé jeudi aux Etats arabes plus d'efforts auprès d'Israël et des Palestiniens pour faire avancer le processus de paix au Proche-Orient, mettant au passage la Syrie en garde contre les livraisons d'armes au Hezbollah.

"Il faut des mesures précises pour montrer aux Israéliens et aux Palestiniens, et à leurs propres peuples, que la paix est possible et qu'elle apportera des bénéfices tangibles", a-t-elle déclaré devant la Commission juive américaine (AJC), un groupe d'influence juif américain, selon le texte de son discours transmis à la presse.

La première demande de Mme Clinton visait directement la Syrie et ses transferts d'armes au Hezbollah et au Hamas. Elle a directement averti le président syrien Bachar al-Assad que ses "décisions pourraient signifier la guerre ou la paix dans la région".

La livraison d'armes aux miliciens chiites libanais du Hezbollah, "en particulier de missiles à longue portée", menacerait la sécurité d'Israël, "déstabiliserait profondément la région" et violerait la résolution de l'ONU régulant les importations d'armes au Liban, a-t-elle souligné.

Les Etats-Unis accusent la Syrie et l'Iran de livrer au mouvement chiite libanais Hezbollah des roquettes et des missiles de plus en plus sophistiqués.

Le président israélien Shimon Peres a, de son côté, récemment accusé la Syrie de fournir au Hezbollah des missiles Scud, susceptibles d'atteindre l'ensemble du territoire d'Israël.

Les pays arabes, a affirmé Hillary Clinton, doivent aussi continuer à soutenir le président palestinien Mahmoud Abbas dans sa volonté de négocier avec Israël.

Les ministres des Affaires étrangères des pays arabes se réunissent samedi. M. Abbas a affirmé qu'il espérait de leur part une "réponse positive" à la proposition américaine de reprise des discussions avec Israël.

Troisième point pour la secrétaire d'Etat: les Arabes "doivent faire plus" financièrement pour abonder le budget de l'Autorité palestinienne et les efforts pour bâtir l'Etat palestinien.

Enfin, les pays arabes doivent "tendre la main au public israélien, et démontrer que l'isolement régional d'Israël prend fin".

Quant à l'Etat juif, a-t-elle répété, il doit "faire sa part, en respectant les aspirations légitimes des Palestiniens, en mettant fin aux activités de colonisation, en répondant aux besoins humanitaires à Gaza, et en soutenant les efforts de l'Autorité palestinienne pour bâtir les institutions".

Hillary Clinton a dit souhaiter de toutes les parties des "pas concrets".

"Les peuples de la région méritent de ne plus connaître la culture de peur et d'hostilité qui a dominé leurs vies pendant des décennies", a-t-elle conclu, dans un discours réaffirmant par ailleurs le force de l'alliance entre les Etats-Unis et Israël.

"Nous nous tiendrons toujours au côté d'Israël", a dit la secrétaire d'Etat, en présence notamment du ministre israélien de la Défense Ehud Barak.

Les relations entre l'administration Obama et le gouvernement Netanyahu ont connu un coup de froid après l'annonce de nouvelles colonies à Jérusalem-Est en mars, en pleine visite dans la Ville Sainte du vice-président américain Joe Biden.

Mme Clinton a réaffirmé jeudi que seule la paix avec ses voisins permettra à Israël d'être "vraiment en sécurité".

Elle s'exprimait à quelques jours d'un nouveau voyage dans la région de l'émissaire américain George Mitchell, qui tente inlassablement de relancer des négociations indirectes entre Israël et les Palestiniens, qui ont cessé fin 2008.