
Une organisation indépendantiste corse, le FLNC-Union des combattants (FLNC-UC), a revendiqué dans un communiqué 14 attentats récemment commis sur l'île et a appelé à combattre la Collectivité territoriale corse.
AFP - Le FLNC-Union des combattants (FLNC-UC), l'une des principales organisations indépendantistes clandestines en Corse, a appelé lundi "à combattre et à abattre" l'exécutif de la Collectivité territoriale corse (CTC) et revendiqué 14 attentats commis au cours des six derniers mois.
Dans un communiqué authentifié adressé à France Bleu Frequenza Mora dont l'AFP a obtenu copie, le FLNC-UC dénonce les "marionnettes" aux mains desquelles se trouve, selon lui, la CTC dominée par la majorité UMP, "les arrangements de politiciens véreux" ou encore "l'interface entre détournement du politique, gras projets immobiliers et influence affairiste et crapuleuse".
"Cet exécutif est à combattre et à abattre", affirme dans son texte le FLNC-UC.
L'organisation clandestine armée estime que "la conception" du Plan d'aménagement et de développement durable (Padduc), élaboré par le Conseil exécutif de la CTC et bientôt examiné par l'Assemblée de Corse, est "une tromperie intellectuelle et politique".
"La rédaction de ce Padduc met en évidence la satisfaction d'intérêts particuliers de quelques élus appartenant à ce même exécutif", ajoute le FLNC-UC pour qui ce plan "a pour objectif de livrer la terre corse à la vente et au capital prédateur".
Le mouvement clandestin s'en prend aussi "à la répression policière, judiciaire et administrative qui s'abat sur un grand nombre de Corses et n'a rien à envier à certaines méthodes et périodes de régimes fascistes". "Cette répression généralisée démontre que la France en Corse, ce n'est surtout pas le pays des droits de l'homme", estime-t-il.
Les 14 attentats qu'il a revendiqués lundi sont qualifiés, selon les cas, d'actions contre la "colonisation de peuplement", "anti-spéculation" ou "contre le monopole économique".
Neuf villas appartenant à des particuliers, et trois entreprises dont l'entrepôt d'un supermarché Géant Casino à Porto-Vecchio (Corse-du-Sud) en juillet, ont été visées par ces attentats.
Deux "opérations commandos" ont ciblé les propriétaires de deux villas proches d'Ajaccio, ligotés et abandonnés dans le maquis pendant que les inconnus posaient leurs engins explosifs.
Une des villas, dans le golfe de Lava, avait été détruite fin septembre. Ses propriétaires, un couple de retraités de 75 ans établi en Corse depuis une vingtaine d'années, sont qualifiés dans le communiqué de "racistes anti-corses". "Nous conseillons à ces sinistres individus de quitter la Corse", affirme le FLNC-UC.
La forte charge - nitrate-fuel et dynamite - déposée dans la seconde villa, à Bastelicaccia, en novembre, n'avait pas explosé.