
Le Mrap, une association de lutte contre le racisme, accuse le ministre de l’Intérieur de "diffamation publique à caractère raciste" suite à ses propos tenus en septembre à l’université d’été de l’UMP. Il encourt une amende de 45 000 euros.
Brice Hortefeux n'en a pas fini de justifier sa fameuse phrase, prononcée en septembre : "Quand il y en a un ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes." Il avait tenu ces propos alors qu'il posait avec un jeune militant, Amine Brouch-Benalia, né de père algérien, au campus de l'UMP dans les Landes en septembre. Cette fois, c’est devant la justice que le ministre de l’Intérieur doit s’en expliquer. Une association de lutte contre le racisme, le Mrap, a décidé de le poursuivre devant la justice pour "diffamation publique à caractère raciste". L’audience se tient ce vendredi, en début d’après-midi, devant le tribunal correctionnel de Paris.
Le ministre encourt jusqu’à un an d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende. En septembre, dans une interview au "Nouvel Observateur", l’avocat du Mrap, Me Pierre Mairat, s'attendait à ce que Brice Hortefeux n'écope que d'"une condamnation symbolique". Dans sa plaidoirie, l’avocat demandera à ce que sa qualité de ministre de l'Intérieur et d’ancien ministre de l'Immigration soit considérée comme circonstance aggravante. L’intéressé ne sera pas présent à l’audience et n’a convoqué aucun témoin pour sa défense. Le délibéré sera rendu dans plusieurs semaines.
Au moment des faits, déjà, l'affaire avait fait grand bruit. LeMonde.fr avait diffusé la vidéo le 10 septembre, puis le verbatim de l’échange. Très vite, face au tollé provoqué à gauche et parmi les associations, le ministre de l’Intérieur a été sommé de s’expliquer.
Sa défense consistait dans un premier temps à assurer qu’il n’avait fait "aucune référence à une origine ethnique, maghrébine, arabe, africaine et ainsi de suite". Par la suite, il avait laissé entendre qu’il désignait les Auvergnats. Puis, devant le Conseil du culte musulman le 14 septembre, il avait exprimé ses "regrets", tout en qualifiant la "polémique" d’"inutile et injuste".
Depuis septembre, les propos de Brice Hortefeux sont l’objet de diverses parodies. Le site Bricetoutpuissant propose ainsi de compléter la phrase "Quand il y a un […], ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes." Début avril, la boutade amusait encore de nombreux internautes.