Avec Benfica-Liverpool, Valence-Atletico Madrid, Hambourg-Standard de Liège et Fulham-Wolfsburg, les quarts de finale aller de la Ligue Europa proposent, ce soir, des rencontres qui n’ont pas à rougir de celles disputées en Ligue des champions.
Après deux journées épiques de Ligue des champions, la Ligue Europa reprend ses droits dans l’indifférence relative vers laquelle l’a menée son indigence des années passées. Reste que si la couverture médiatique de la compétition n’a toujours pas retrouvé sa superbe des années 1990, la révolution est bel et bien en marche.
En adoptant un format proche de celui de la Ligue des champions, avec une phase de poules, les instances européennes ont métamorphosé la vieillissante Coupe de l’UEFA. Le résultat ne s’est pas fait attendre : dès les quarts de finale, la Ligue Europa propose d’intéressantes affiches, dont un alléchant Liverpool-Benfica.
L’Espagne, qui ne compte plus qu’un représentant en Ligue des champions (le FC Barcelone), compte sur cette compétition pour sauver la face cette saison. En effet, elle a déjà la certitude de compter un club dans le dernier carré, puisque la seconde affiche de ces quarts mettra aux prises le FC Valence et l’Atletico Madrid. Les deux autres matchs opposeront Hambourg au Standard de Liège et Fulham à Wolfsburg.
Liverpool face à un roc
Au niveau des individualités, la différence de niveau entre Liverpool et le Benfica est incontestable. Mais les faits sont têtus : englué dans une saison frustrante, Liverpool ne connaît pas de confrontations faciles cette saison. Malmenés par Lille à l’extérieur (défaite 1-0) en huitièmes, les hommes de Rafael Benitez ont dû élever leur niveau de jeu à Anfield pour s’offrir un billet pour les quarts (3-0), à la grande satisfaction du coach des Reds pour qui la C3 constitue une priorité. Le retour en grâce de Fernando Torres, l’artificier maison, est une bonne nouvelle pour lui, qui doit par ailleurs composer avec une infirmerie bien garnie. En plus de Maxi Rodriguez, non qualifié, il doit toujours se passer d’Aquilani, Skrtel, Aurélio et Kelly, blessés.
Museler Torres sera probablement le premier défi de taille pour les défenseurs du Benfica. Mais, à la différence des saisons précédentes, le club lisboète se présente aux joutes européennes avec un moral d’acier et des résultats en adéquation avec son riche effectif sud-américain. Vainqueur de la Coupe de la ligue il y a dix jours face à son rival, le FC Porto (3-0), Benfica dispose aussi d’un matelas de six points en tête de la Superliga, dont il possède la meilleure attaque et la meilleure défense. Le salut des Portugais dépendra toutefois beaucoup de l’efficacité de Cardozo, serial buteur du club en championnat, mais dont le bilan reste famélique en Coupe d'Europe au regard de son talent.
Valence, fragile favori du duel ibère
À Mestalla, le FC Valence aura à cœur de faire oublier l’humiliation subie le week-end dernier à domicile face à Saragosse, pourtant reléguable (0-3). Mais, une fois encore, la partie s’annonce serrée pour les Valencians, malgré la méforme de leur adversaire du soir, l’Atletico Madrid. Valence est l’une des seules équipes de Liga à n’avoir pas su s’imposer en deux rencontres face aux Madrilènes cette saison. Accrochés à domicile (2-2), les hommes d’Unai Emery ont été balayés à Calderon (1-4) lors du match retour, le 28 février. Deux contre-performances qui pourraient se renouveller, les cadres de la défense des Chés se bousculant à l’infirmerie.
L'hécatombe qui touche les rangs de son adversaire pourrait profiter à l’Atletico Madrid, particulièrement efficace dans la surface adverse depuis le début de la saison. Malgré l’absence de son buteur Reyes, les Madrilènes pourront compter sur Agüero et Forlan pour forcer le verrou valencian. Une nécessité pour les Colchoneros, 10e de la Liga, qui comptent sur une qualification en demi-finales pour assainir leurs finances. Historiquement, l’Atletico peut aussi s’appuyer sur une statistique très nettement en sa faveur : dix fois opposé à Valence en Coupe du Roi, le club de la capitale espagnole s’est qualifié à sept reprises.
Le Standard veut forcer l’histoire
Flamboyant dans les années 1970-1980, les clubs belges ont subi de plein fouet l’avènement du football business. Dans ce contexte, l’épopée 2010 du Standard de Liège, quart de finaliste de la Ligue Europa, constitue un véritable exploit. Jamais, depuis 13 ans, un club belge n’avait atteint ce stade de la compétition. Porté par le talentueux Milan Jovanovic, le Standard peut même espérer passer un tour supplémentaire, après avoir sorti Salzbourg (3-2, 0-0) puis le Panathinaïkos de Djibril Cissé (3-1, 1-0).
Pour s’imposer, Liège peut aussi compter sur les errements défensifs de Hambourg. Le club allemand, distancé en Bundesliga, reste sur 11 buts encaissés lors de ses quatre dernières sorties... Malgré l’absence d’Elia, le HSV comptera, lui, sur ses nombreux atouts offensifs, tels Van Nistelroy et Zé Roberto, pour rejoindre le dernier carré.
Fulham en embuscade
Surprenant bourreau de la Juventus de Turin (1-3, 4-1) au tour précédent, Fulham aborde les quarts avec sérénité. Après avoir débuté la saison en trombes, les Londoniens ont quelque peu marqué le pas en 2010, mais restent de sérieux clients sur la scène européenne. Avant de remettre la Juve en place, ils se sont débarrassés du Shakhtar Donetsk (1-1, 2-1), tenants du titre. Un parcours de potentiel vainqueur qui a de quoi faire trembler son adversaire du soir.
Malgré une performance de haut rang au tour précédent (2-2, 4-1 face au convalescent Villareal), le VfL Wolfsburg n’est effectivement pas au mieux. Neuvième de la Bundesliga, le champion d’Allemagne en titre a presque abandonné tout espoir de figurer dans les compétitions européennes la saison prochaine. D'autant plus que la situation du club allemand s'est encore compliquée, mardi, avec la blessure au genou de son buteur bosniaque, Edin Dzeko, auteur de 16 réalisations en championnat.