Des dizaines de milliers d'Italiens se sont rassemblées autour de Silvio Berlusconi, samedi dans le centre de Rome, pour apporter leur soutien au chef du gouvernement à huit jours des élections régionales.
AFP - Des centaines de milliers de partisans du chef du gouvernement Silvio Berlusconi ont défilé samedi après-midi dans le centre de Rome, une démonstration de force visant à mobiliser les électeurs en vue des régionales des 28 et 29 mars.
La préfecture de Rome a évalué à environ 150.000 le nombre des manifestants, les organisateurs en revendiquant pour leur part plus d'un million. Certaines parties du cortège étaient clairsemées.
M. Berlusconi est intervenu pour haranguer la foule et attaquer l'opposition de gauche. "Si l'opposition l'emporte, l'Italie deviendra un pays moins libre", a-t-il déclaré.
Le cortège, dominé par des drapeaux italiens et des fanions de la formation de M. Berlusconi, le Peuple de la Liberté (PDL), est parti du coeur historique de Rome pour finir sur la grande place qui s'étend devant la basilique Saint-Jean du Latran dans l'est de la ville.
Sur cette place, une gigantesque tribune avait été installée pour accueillir les ténors du PDL et les ministres du gouvernement, ainsi que les 13 candidats de la droite aux régionales organisées dans autant de régions (sur un total de 20).
"Ce gouvernement fait beaucoup pour les Italiens, mais il a les mains liées parce qu'il est continuellement critiqué et malmené", a estimé un manifestant, Giuliano Carozzo, un Milanais de 65 ans.
"Seul Silvio, avec son expérience de manager, peut faire quelque chose pour l'Italie", a renchéri Luigi, un jeune homme originaire des Pouilles (sud).
Une semaine plus tôt, toujours à Rome, plusieurs dizaines de milliers de personnes, 200.000 selon les organisateurs, avaient manifesté contre le chef du gouvernement à l'appel de l'opposition.
Piqués au vif, M. Berlusconi et le PDL ont déployé les grands moyens pour attirer un maximum de partisans : messages diffusés à la télévision, publicités sur de pleines pages dans les journaux, 3.000 autocars et trois trains spéciaux.
Selon le groupe d'opposition né sur internet Popolo Viola, des personnes auraient été payées 100 euros pour participer à la manifestation.
Cette mobilisation reflète l'inquiétude du président du Conseil et de son entourage pour les performances électorales du PDL après une série de bévues et de scandales ayant touché ce parti. Pour des politologues, l'électorat de droite est particulièrement désemparé et pourrait déserter les bureaux de vote.
La série noire a commencé en février pour le PDL avec l'arrestation d'élus pris en train de toucher des pots-de-vin, suivie de l'affaire de la protection civile dont le chef, Guido Bertolaso, un protégé de Berlusconi, est accusé de malversations dans l'attribution de chantiers publics.
Entre fin février et début mars, le PDL a été plongé dans le "cafouillage" des listes, avec le rejet pour des problèmes de signatures ou de dépôt hors délai, puis la réadmission in extremis dans la course des têtes de liste pour Milan et Rome.
"Nous sommes ici pour défendre notre droit de vote", a d'ailleurs souligné samedi M. Berlusconi, soutenant mordicus que les responsables du PDL "s'étaient présentés à temps et avec les documents nécessaires".
Dernier problème en date pour Silvio Berlusconi, une enquête ouverte à Trani (sud) sur des pressions présumées qu'il aurait exercées sur un membre de l'autorité des communications et le directeur du journal télévisé de Rai Uno pour stopper l'émission politique AnnoZero, qu'il jugeait trop insolente à son égard.