Accusés par Sanaa de ne pas se conformer aux termes du cessez-le-feu conclu le 12 février, les rebelles chiites zaïdites ont remis à Saada, dans le nord du Yémen, les 178 civils et militaires qu'ils retenaient prisonniers.
AFP - Les rebelles zaïdites ont libéré mardi soir tous leurs prisonniers civils et militaires, au nombre de 178, a déclaré à l'AFP un médiateur chargé de surveiller l'application du cessez-le-feu avec l'armée dans le nord du Yémen.
La rébellion dirigée par Abdel Malek al-Houthi "nous a remis à Saada 178 prisonniers, des officiers, des soldats et des civils, qui seront conduits à Sanaa", a affirmé Ali Nasser Qercha, l'un des principaux médiateurs, indiquant que les rebelles ne détenaient plus de prisonniers.
Il a ajouté que les rebelles avaient effectué ce geste "en échange de promesses du président" Ali Abdallah Saleh de libérer les membres de la rébellion détenus à Sanaa, dont il n'a pas précisé le nombre.
Plus tôt dans la journée, les rebelles avaient promis de libérer les soldats qu'ils détenaient dans "les 48 heures", et affirmé se conformer aux termes du cessez-le-feu qui a mis fin le 12 février à six mois de combats dans le nord du pays.
"Les soldats prisonniers seront libérés dans les 48 heures et nous nous attendons à ce que nos prisonniers soient libérés en retour", avait déclaré à l'AFP leur porte-parole, Mohammad Abdel Salam.
Les autorités yéménites avaient auparavant accusé les rebelles de ne pas se conformer aux termes du cessez-le-feu, et notamment de refuser "de remettre aux autorités les mines retirées de certaines zones", de "reprendre le contrôle de certains secteurs peu après les avoir évacués" et "d'ériger de nouveaux barrages" armés.
En vertu des termes de la trêve, les rebelles devaient satisfaire à six demandes des autorités : "observer un cessez-le-feu, ouvrir les routes, déminer et évacuer les hauteurs", "se retirer des bâtiments publics", "restituer les biens publics et les armes saisies", "libérer les détenus civils et militaires, y compris les Saoudiens", "respecter la loi et la Constitution" et "ne plus agresser" l'Arabie saoudite.
De nouveaux combats entre l'armée et les rebelles zaïdites, issus d'une branche du chiisme, avait éclaté le 11 août 2009 dans le nord du Yémen. Le conflit a fait depuis 2004 plusieurs milliers de morts et plus de 250.000 déplacés.