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L'écart se resserre entre le Premier ministre Nouri al-Maliki et le laïc Iyad Allaoui

Selon des résultats partiels portant sur 80 % des votes, le Premier ministre sortant, Nouri al-Maliki (à dr. sur la photo), reste en tête des législatives mais son rival laïc Iyad Allaoui rattrape chaque jour un peu plus son retard.

AFP - Le Premier ministre sortant Nouri al-Maliki maintenait mardi son avance dans la course aux législatives irakiennes mais l'écart semblait se resserrer avec son rival laïc Iyad Allawi, après le dépouillement de 80% des bulletins de vote.

Selon ces résultats publiés par la commission électorale, M. Maliki maintenait son avance dans sept provinces chiites et à majorité chiites, dont Bagdad et Bassora, qui possèdent deux des plus grands réservoirs de sièges.

L'ancien chef de gouvernement laïque Iyad Allawi était lui en tête dans quatre provinces sunnites ou à majorité sunnites et au coude-à-coude à Kirkouk avec la liste des deux grands partis kurdes.

Les résultats en terme de sièges pourraient cependant s'avérer très serrés. M. Maliki a réalisé de très mauvais scores dans les provinces sunnites, toutes raflées par Iyad Allawi, alors que ce dernier semble avoir réussi à gagner des sièges dans les provinces chiites du sud où il arrive fréquemment troisième.

M. Allawi possède une très importante avance à Salaheddine, Anbar, Diyala et Ninive, cette dernière étant la deuxième province la plus importante en nombre de sièges (34).

"Nous avons besoin de plusieurs autres jours pour annoncer les résultats définitifs", a indiqué Qassem al-Aboudi, le porte-parole de la commission électorale, indiquant qu'il faudrait encore deux semaines pour que la justice examine les quelque 2.000 plaintes déposées par les candidats.

Cette annonce au compte-goutte, en raison des procédures longues et fastidieuses de contrôle des résultats, a provoqué la colère des rivaux de M. Maliki, qui ont crié à la fraude.

La commission électorale irakienne et la mission d'assistance de l'ONU ont écarté ces accusations, affirmant qu'aucune fraude de grande ampleur n'avait été enregistrée malgré le dépôt d'environ 2.000 plaintes.

Les électeurs chiites ont préféré la continuité en votant pour M. Maliki, qui se targue d'avoir rétabli la sécurité dans le pays dont il a pris les rênes au pire moment des violences communautaires.

Les voix de la communauté sunnite, qui avait boycotté le scrutin législatif de 2005, se sont elles portées en masse sur M. Allawi, qui a joué pendant la campagne sur une image de rassembleur nationaliste transcendant les communautés.

Une victoire de M. Maliki au nombre de sièges ne signifierait pas qu'il deviendra le futur Premier ministre. Avec une majorité absolue impossible à arracher pour une liste seule, il devra composer avec les autres groupes politiques pour former une coalition.

Les listes concurrentes ne semblent pas prêtes à lui concéder le poste de Premier ministre et ont déjà entamé des discussions pour former le gouvernement sans lui.

Selon la Constitution, le président de la République donne 30 jours au chef du bloc qui a remporté le plus de sièges dans la nouvelle assemblée pour former un gouvernement. S'il échoue, le président désigne un autre député qui a 15 jours pour présenter un cabinet.

Le Bloc irakien de M. Allawi est en position de force dans ces négociations avec ses importantes victoires dans les régions sunnites.

M. Allawi s'est ainsi lancé dans des tractations avec les deux grands partis kurdes, qui ont remporté les trois provinces de la région autonome du Kurdistan, ainsi que le Conseil suprême islamique en Irak (CSII), une composante de l'alliance religieuse chiite.

Mais le camp de Nouri al-Maliki n'a pas l'intention d'abandonner le poste facilement et estime qu'il s'agit d'une "revendication constitutionnelle, populaire et nationale" au regard de son avance.