L'année 2008 se termine sur une chute des mises en chantier de logements neufs en France et surtout sur celle des permis de construire qui fait craindre aux professionnels une année 2009 encore plus sombre.
AFP - L'année 2008 se termine sur une chute des mises en chantier de logements neufs en France et surtout sur celle des permis de construire qui fait craindre aux professionnels une année 2009 encore plus sombre malgré les mesures du plan de relance pour le secteur.
"Nous n'attendons pas une reprise miraculeuse en 2009 car les ventes de logements neufs vont continuer de baisser, ce qui va entraîner une nouvelle chute de la production", affirme Jean-François Gabilla, président de la Fédération des promoteurs constructeurs (FPC), dans une déclaration à l'AFP.
Le nombre de mises en chantier de logements a de nouveau reculé de 14,4% entre septembre et novembre, comparé à la même période un an plus tôt, et celui des permis de construire a chuté de 14,7%, selon les chiffres publiés mardi par le ministère de l'Ecologie.
Sur les douze derniers mois (novembre 2007 à novembre 2008), le nombre de mises en chantier s'établit à 379.374 (-12,7% par rapport à la même période de 2007) et celui des permis de construire à 461.372 (-17,1%).
Pour répondre à la demande de logements non satisfaite en France, l'objectif affiché du gouvernement était de 500.000 nouveaux logements par an.
Reconnaissant que "le contexte économique se répercute sur la construction" le ministère du Logement affirme, dans un communiqué, que "l'Etat apporte plusieurs réponses grâce au plan de relance de l'économie française qui comporte notamment un programme de construction de 100.000 logements supplémentaires" en 2009 et 2010.
Dans ces 100.000 logements figurent les 30.000 ventes sur plan que les bailleurs sociaux doivent reprendre aux promoteurs immobiliers privés et qui n'ont pas trouvés d'acquéreurs.
Mais c'est surtout la mise en oeuvre du doublement du prêt à taux zéro (PTZ), auquel 80% des ménages peuvent prétendre pour l'acquisition de leur premier logement, uniquement dans le neuf, qui suscite un espoir chez les professionnels.
"Cela va sauver les meubles en permettant de construire plus de logements que les prévisions les plus pessimistes qui tablaient sur 300.000 mises en chantier en 2009", se réjouit le délégué général de la Fédération de l'immobilier (Fnaim) Henry Buzy-Cazaux.
Mais, pour Michel Michel Mouillart, professeur d'économie à l'Université Paris X-Nanterre, "les premiers effet du plan de relance ne se feront sentir qu'à l'été ou l'automne".
Aussi les mises en chantier devraient être seulement, selon M. Mouillart, de 335.000 en 2009 contre 375.000 en 2008 et 435.000 en 2007.
Malgré un moral des Français en berne, l'attitude des banques au sujet des crédits immobiliers devrait être déterminante pour tenter de freiner cette chute.
"Les banques françaises n'ont pas répercuté de manière suffisante les baisses de taux de la Banque centrale européenne", déplore le délégué général de la Fnaim.
Pour se réconforter, les professionnels misent sur l'adoption prochaine du projet de loi de la ministre du Logement Christine Boutin qui prévoit notamment l'extension aux logements collectifs des mesures permettant d'acheter une maison individuelle "à 15 euros par jour".
Ce dispositif, appelé "Pass-Foncier", permet de payer d'abord la maison, puis le terrain, grâce à un portage par le mouvement du 1% logement. La TVA est également réduite à 5,5% au lieu de 19,6%.
"Alors que des gens meurent de froid dans la rue, il est toutefois regrettable que le calendrier parlementaire n'ait pas jugé hautement prioritaire ce projet de loi", déplore le président de la FPC.