
Deux mois après le séisme qui a frappé Haïti, Barack Obama reçoit son homologue René Préval. Le président américain a mis en garde contre une nouvelle catastrophe faisant référence à la saison des pluies attendues dans les semaines qui viennent.
AFP - Le président américain Barack Obama a mis en garde mercredi contre une nouvelle catastrophe après le séisme du 12 janvier en Haïti, en recevant à la Maison Blanche son homologue haïtien René Préval.
"La situation sur le terrain reste terrible et tout le monde doit être bien conscient que la crise n'est pas finie" deux mois après le séisme qui a fait plus de 220.000 morts, a déclaré le président américain lors d'une conférence de presse conjointe dans les jardins de la Maison Blanche avec M. Préval.
Selon M. Obama, il y a un "besoin criant" d'aide humanitaire en Haïti. "Le défi maintenant c'est d'éviter une deuxième catastrophe" pour les quelque 1,3 million de sans-abri, a-t-il dit en faisant référence à la saison des pluies attendue dans les Caraïbes dans les semaines qui viennent et qui risque de provoquer des coulées de boue et des épidémies.
Un peu plus tôt, l'ancien président Bill Clinton, actuel émissaire de l'ONU pour Haïti, avait lui aussi fait part de ses craintes devant une commission du Sénat américain: "mon plus gros souci pour Haïti aujourd'hui est que les conditions sanitaires ne mènent à une seconde vague de morts lors de la saison des pluies".
De son côté, René Préval a tenu à "remercier le peuple américain", le Congrès et le président Obama pour l'aide apportée et a rendu hommage aux victimes américaines du séisme.
Le dirigeant a aussi appelé à tirer les leçons de cette tragédie, insistant sur le fait que la réponse humanitaire avait été massive, spontanée et généreuse mais que son efficacité aurait pu être améliorée.
L'entretien de MM. Obama et Préval, jugé "très productif" par le président américain, était perçu comme une étape préparatoire à la conférence des donateurs qui doit se tenir le 31 mars au siège des Nations unies à New York.
M. Préval est à la recherche de milliards de dollars pour reconstruire son pays, le plus pauvre des Amériques, le séisme ayant détruit 70% de la capitale Port-au-Prince et englouti la moitié de l'économie du pays.
M. Obama a promis que "les Etats-Unis seront un partenaire" pour Haïti et que Washington s'assurerait que les donateurs internationaux s'engagent à aider l'Etat des Caraïbes.
M. Préval a insisté de son côté sur le fait que les fonds versés devraient être gérés par une seule entité pour garantir qu'ils soient dépensés à bon escient.
L'ONU a lancé récemment un appel de fonds d'un montant record de 1,44 milliard de dollars, pour aider quelque trois millions de personnes touchées par le séisme.
Mais ce montant ne représente que 10% des 14 milliards de dollars nécessaires pour la reconstruction d'Haïti, selon une estimation de la Banque interaméricaine de développement (BID).
M. Obama a rendu hommage aux soldats américains qui ont participé aux opérations de secours en Haïti et quittent progressivement le pays.
Au plus fort des opérations internationales d'aide humanitaire après le tremblement de terre, plus de 20.000 soldats américains étaient sur place. Plus d'un quart des 11.000 GI's encore présents doivent quitter la zone dans les prochains jours.
Le gigantesque navire-hôpital américain "Comfort", qui a jeté l'ancre aux abords de Port-au-Prince pendant sept semaines et a soigné près de 900 Haïtiens, devait lui aussi quitter la zone mercredi pour regagner sa base à Baltimore (est des Etats-Unis).