
Le chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, a répondu aux récentes mises en garde israéliennes en menaçant à son tour de sévères représailles en cas de nouveau conflit avec l'État hébreu...
Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, a répondu, mardi, aux récentes menaces israéliennes, au cours d'une cérémonie organisée en hommage à trois hauts responsables de son parti, assassinés ces dernières années.
Dans un discours retransmis sur grand écran dans la banlieue sud de Beyrouth, où s'étaient réunis quelques milliers de ses partisans, le leader du "parti de Dieu" a indiqué que ses combattants bombarderont les infrastructures israéliennes si l'Etat hébreu lance une attaque contre le Liban. "Si vous bombardez la banlieue sud de Beyrouth, nous bombarderons Tel Aviv […] Si vous attaquez l'aéroport Rafic-Hariri de Beyrouth, nous attaquerons l'aéroport Ben-Gourion, si vous attaquez nos ports, nous attaquerons vos ports, si vous bombardez nos raffineries de pétrole, nous bombarderons les vôtres, si vous bombardez nos centrales électriques et nos usines, nous bombarderons les vôtres", a-t-il prévenu. Le Hezbollah ne souhaite pas "le déclenchement d'une guerre, a-t-il cependant ajouté, affirmant que l’Etat hébreu "ne comprend que le langage des menaces". En janvier, Hassan Nasrallah avait déjà averti que son parti "changerait la face de la région" en cas de nouveau conflit.
Il a par ailleurs renouvelé sa promesse de venger l’assassinat, imputé à Israël, d’un des plus hauts commandants militaires du parti chiite, Imad Moughnieh, tué en février 2008 à Damas, en choisissant une cible israélienne du même rang que ce dernier.
Bruit de bottes et escalade verbale
Cette sévère mise en garde intervient alors qu’Israël, le Hezbollah et la Syrie se livrent depuis plusieurs semaines à une surenchère de menaces par discours interposés. Une escalade verbale qui fait raisonner un bruit de bottes dans la région, trois ans et demi après la guerre qui avait opposé Israël et le Hezbollah, entre juillet et août 2006.
A plusieurs reprises depuis le début de l’année, l’Etat hébreu a annoncé que toute attaque de la part du Hezbollah, financé et armé par l'Iran et la Syrie, entraînerait une sévère riposte. Au début du mois, la Syrie a averti par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Walid Mouallem, qu'un éventuel conflit se transformerait en "guerre généralisée". Le président syrien, Bachar al-Assad, a récemment affirmé que son pays se placerait aux côtés de son voisin libanais face à toute agression israélienne.
"Notre message doit être clair à Al-Assad : non seulement tu perdras la prochaine guerre mais tu perdras aussi le pouvoir, toi et ta famille", avait menacé, début février, Avigdor Lieberman, ministre israélien des Affaires étrangères. Ces propos pugnaces, qui tranchent avec la pratique habituelle du monde diplomatique, avaient été rapidement désapprouvés par le ministre israélien de la Défense, Ehoud Barak. "La paix avec la Syrie est un objectif stratégique", avait-il alors affirmé.
Lors d’un entretien récemment accordé à FRANCE 24, le Premier ministre libanais, Saad Hariri, a affirmé craindre "une intervention israélienne".