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Le président Rajapakse dissout le Parlement

Réélu le 26 janvier, le président Mahinda Rajapakse a dissous le Parlement et appelé à la tenue d'élections législatives le 8 avril. Cette décision intervient au lendemain de l'arrestation de son principal rival, Sarath Fonseka.

REUTERS - Au lendemain de l'arrestation de son principal rival, le président sri-lankais Mahinda Rajapaksa a annoncé mardi la dissolution du parlement et la convocation d'élections législatives anticipées.

"Le président dissout le parlement, avec effet aujourd'hui à minuit", a déclaré un haut responsable gouvernemental.

Lundi, le général Sarath Fonseka, candidat malheureux à l'élection présidentielle du 26 janvier, a été interpellé à son bureau et accusé de préparer un coup d'Etat.

Le gouvernement sri-lankais a déclaré mardi que le général Fonseka avait un "penchant infernal" pour la trahison et qu'il pourrait être traduit en cour martiale pour conspiration contre le président.

L'élection, dont le résultat est contesté par Fonseka, a été remportée par le chef de l'Etat sortant à l'issue d'une campagne agressive entre les deux hommes.

Le gouvernement a déclaré que le général, qui avait quitté l'armée en novembre pour se lancer dans la course présidentielle, serait jugé pour avoir, avant son départ, conspiré avec des hommes politiques d'opposition.

Le règlement militaire sri-lankais autorise l'armée à arrêter et à traduire en cour martiale d'anciens militaires jusqu'à six mois après leur départ du service actif, a expliqué lors d'une conférence de presse un porte-parole de la Défense.

Le département de l'Information du gouvernement sri-lankais a dit mardi que l'annonce par Fonseka, cité par la BBC, de son intention de témoigner dans une enquête sur des crimes de guerre prouvait sa déloyauté envers des troupes qu'il a conduites à la
victoire contre les rebelles tamouls, au terme d'une guerre civile de 25 ans.

Des hommes politiques d'opposition qui ont appuyé la candidature de Fonseka ont condamné son arrestation.

"Il est évident pour chacun d'entre nous qu'il s'agit d'un gouvernement qui n'est pas seulement dictatorial mais fasciste et qu'ils font tout pour l'humilier, le harceler et se lancer dans une vendetta", a déclaré à des journalistes Rauf Hakeem, dirigeant du Congrès musulman du Sri Lanka.

Le général et Rajapaksa étaient alliés pour vaincre les Tigres tamouls, en mai. Mais Fonseka a par la suite dit avoir été faussement accusé de préparer un coup d'Etat et il s'est plaint d'avoir été marginalisé.

Il est alors devenu le candidat commun de plusieurs petits partis d'opposition aux idéologies hétéroclites qui s'étaient unies dans le seul but de battre Rajapaksa.

Certains de ces partis l'avaient précédemment vivement critiqué pour sa conduite de la guerre marquée, dans les derniers mois, par la mort de milliers de civils.

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