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Algérie : Mohamed Tadjadit, "le poète du Hirak", condamné à cinq ans de prison, selon son avocate
Mohamed Tadjadit, figure du mouvement pro-démocratie "Hirak" qui a secoué l'Algérie en 2019, a été condamné mardi à cinq ans de prison pour "apologie du terrorisme", a annoncé son avocate.
Des Algériens, lors d'une manifestation du mouvement pro-démocratique Hirak, dans les rues d'Alger, vendredi 16 avril 2021. © Toufik Doudou, AP

En déclamant ses vers lors des manifestations en Algérie, Mohamed Tadjadit était devenu une figure de proue de la contestation au pouvoir d'Abdelaziz Bouteflika.

Le militant algérien, surnommé "le poète du Hirak", mouvement pro-démocratie qui a secoué l'Algérie, a été condamné mardi 11 novembre, à cinq ans de prison pour "apologie du terrorisme", a annoncé son avocate.

Le Hirak avait éclaté en février 2019, forçant le président Abdelaziz Bouteflika, décédé depuis, à démissionner deux mois plus tard. Abdelmadjid Tebboune avait été élu au mois de décembre suivant.

Progressivement, une interdiction des rassemblements justifiée par l'épidémie de Covid-19 et l'incarcération des figures de proue du Hirak ont étouffé la contestation à partir de mars 2020.

L'avocate de Mohamed Tadjadit, Fetta Sadat, a déclaré dans un message publié sur Facebook que son client avait été notamment reconnu coupable de "soutien à des organisations terroristes" et de "propagation d'idées extrémistes".

Le ministère public avait requis une peine de dix ans d'emprisonnement à son encontre.

"Un signal alarmant"

Dans une déclaration conjointe publiée lundi, une vingtaine d'ONG - parmi lesquelles Amnesty International et l'organisation de défense de la liberté d'expression PEN America - ont jugé les accusations visant Mohamed Tadjadit "sans fondement" et appelé à sa libération.

Sa "persécution (...) est fondée sur sa poésie et son militantisme pacifique, ce qui fait de son maintien en détention une violation de ses droits fondamentaux", ont-elles ajouté, affirmant que son procès envoyait "un signal alarmant à tous ceux qui élèvent la voix pour défendre les droits humains en Algérie".

Les autorités ont emprisonné Mohamed Tadjadit au moins six fois entre 2019 et 2025, ont précisé les ONG.

Sa dernière libération a eu lieu en novembre 2024 après une grâce présidentielle.

Arrêté de nouveau en janvier, il avait été condamné à cinq ans de prison dans une autre affaire, une peine ramenée à un an en appel.

Avec AFP