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Comment le papillomavirus a bouleversé leur vie
À moins de trente ans, Charlotte et Eliaz ne s’imaginaient pas devoir combattre la maladie. Pourtant, tous les deux ont été touchés par un virus que développent près de 80 % des Français : un papillomavirus. ENTR les a suivis pour comprendre comment ce virus a affecté leur vie.

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À moins de 30 ans, Eliaz Morineau et Charlotte Leclere ont été touchés par un papillomavirus, une infection sexuellement transmissible qui concerne près de 80 % des Français. © ENTR

Âgé d'à peine 25 ans, Eliaz Morineau vient de boucler la mythique course de voiliers la Solitaire du Figaro. Mais cette victoire a un goût particulier pour le jeune skipper. Épuisé, mais portant le sentiment du devoir accompli, ses premiers mots vont à la lutte contre virus qu'il a affronté, le papillomavirus : "À la prévention du HPV, et à cette Solitaire !", célèbre-t-il devant sa famille et ses amis, en cette fin du mois de septembre, sur le port de Saint-Vaast-la-Hougue, en Normandie.

Cette cause l'a porté tout au long de sa course. Elle est présente avec lui jusque sur sa voile, floquée d'un immense papillon orange, symbole de la lutte contre cette maladie.

"C'est ma première saison en solitaire, c'est ce qui me fait rêver depuis tout petit, et en parallèle je ne me voyais pas faire un projet sans qu'il y ait un sens", explique-t-il. En 2025, il décide de s'engager : "À travers mon projet sportif, j'ai voulu porter un message de prévention contre le papillomavirus".

Plus de 6 400 nouveaux cas de cancer par an

Le papillomavirus (Human Papillomavirus, en anglais) est une infection sexuellement transmissible extrêmement courante, qui touche 70 % à 80 % de la population au cours de sa vie sexuelle. Le virus HPV est la cause de 6 400 nouveaux cas de cancers chaque année en France. Dans les faits, le corps humain a la capacité de neutraliser lui-même le HPV neuf fois sur dix. Mais, dans certains cas, le virus reste dans l'organisme, pouvant entraîner le développement de cancers. 

Il existe une multitude de papillomavirus, et donc de pathologies différentes. En 2024, Eliaz apprend qu'il est atteint d'une forme bénigne de papillomavirus. Conscient de son manque de connaissances sur le sujet, il décide de s'y intéresser et de sensibiliser d'autres jeunes à cette maladie, encore taboue aujourd'hui, qui touche autant les hommes que les femmes. 

"Je me suis dis que c'était impossible à 28 ans"

Contrairement aux idées reçues, le papillomavirus ne provoque pas que des cancers du col de l'utérus. Les patients peuvent aussi être touchés par des cancers de l'anus, des parties génitales ou de la zone ORL. C'est le cas de Charlotte Leclere. À 28 ans, cette prof d'EPS a découvert, après une période d'aphonie, qu'elle était atteinte d'un cancer qui touchait ses cordes vocales et une partie de son larynx, déclenché par un HPV. 

"Je me dis que c'est impossible. À ce moment-là, j'ai 28 ans, je suis sportive, j'ai une bonne hygiène de vie.", réagit Charlotte.

À cause de son cancer, les médecins ont enlevé à Charlotte ses cordes vocales ainsi qu'une partie de son larynx. Après neuf mois d'arrêt, la jeune femme a pu reprendre les cours en septembre dernier… avec sa nouvelle voix. "C'est comme les gens qui perdent l'usage de leurs jambes et qui réapprennent à marcher. Moi c'est la même chose en version 'manger, respirer, boire'," explique-t-elle.

Une vaccination ouverte à tous les moins de 26 ans ?

Cela fait près de vingt ans qu'un vaccin, le Gardasil, existe en France pour protéger contre neuf papillomavirus. Mais la couverture vaccinale de la population française reste bien en-deçà des prévisions de 80 % à l'horizon 2030. Pourtant, d'autres pays comme le Portugal, la Suède ou l'Australie, sont en passe d'éradiquer le virus dans la prochaine décennie grâce à des campagnes de vaccination. 

Pour rattraper ce retard, en mai dernier, la Haute autorité de santé (HAS) a publié une recommandation pour étendre la vaccination gratuite à tous les moins de 26 ans, hommes et femmes, d'ici quelques mois. Cela permettrait aux jeunes qui n'ont pas été vaccinés à l'adolescence d'être inclus plus longtemps dans le processus de vaccination de rattrapage. Car jusqu'à présent, la vaccination de rattrapage concernait les 15-19 ans ainsi que les hommes ayant des rapports homosexuels jusqu'à 26 ans.

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