
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky assistant à une cérémonie marquant la Journée des défenseurs, une fête rendant hommage aux anciens combattants et aux membres tombés au combat des Forces armées ukrainiennes, à Kiev, le 1er octobre 2025 © Handout / UKRAINIAN PRESIDENTIAL PRESS SERVICE/AFP
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky rencontre, jeudi 2 octobre, à Copenhague les dirigeants européens, dont ceux de l'UE, pour consolider le soutien à Kyiv face aux incursions russes répétées dans l'espace aérien du continent.
À ce désengagement américain depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche s'ajoute la crainte de voir la guerre se prolonger tant les perspectives de paix en Ukraine semblent s'éloigner.
Les chefs d'État et de gouvernement des 27 pays de l'UE, déjà présents à Copenhague mercredi pour un sommet européen informel, seront rejoints jeudi par une vingtaine d'autres dirigeants européens, à l'occasion cette fois d'un sommet de la Communauté politique européenne (CPE).
Initiative lancée par le président français Emmanuel Macron, la CPE rassemble deux fois par an, depuis 2022, les dirigeants de la quasi totalité de l'Europe, à l'exception de ceux de la Russie et du Belarus.
Ce septième sommet s'ouvre cette fois dans un climat bien différent, après de multiples incursions russes dans le ciel européen et le survol de mystérieux drones au-dessus de Copenhague.
"Ils nous menacent, ils nous mettent à l'épreuve, et ils ne s'arrêteront pas", a averti mercredi soir la Première ministre danoise Mette Frederiksen, évoquant la Russie et ces violations de l'espace aérien en Europe.
La France ont annoncé mercredi avoir placé en garde à vue deux membres d'équipage d'un pétrolier appartenant à la flotte fantôme russe soupçonné d'avoir pu servir au lancement de drones au-dessus du Danemark, après avoir arraisonné ce bâtiment, le "Boracay", au large de ses côtes.
"Mur" antidrones
Pour répondre à la menace, les Européens travaillent à la mise en oeuvre d'un "mur" antidrones, et comptent sur l'expertise de l'Ukraine pour les y aider.
Le président ukrainien espère de son côté que les Européens confirmeront leur soutien et la promesse faite à son pays qu'il rejoindra un jour l'Union européenne.
"L'Europe doit tenir ses promesses – tout comme les pays candidats font leur part. Merci, et nous comptons sur des résultats", a déclaré Volodymyr Zelensky sur X, reprenant les propos qu'il dit avoir tenus mercredi, via video, devant les dirigeants de l'UE.
"C'est le moment pour l'Union européenne de tenir ses engagements", a reconnu mercredi soir Antonio Costa, le président du Conseil européen, instance qui rassemble les chefs d'État et de gouvernement de l'UE.
Difficile néanmoins d'y parvenir quand il faut l'unanimité des 27 pour avancer dans les négociations, totalement bloquées par un veto de la Hongrie. Son Premier ministre Viktor Orban l'a confirmé mercredi devant la presse à Copenhague: c'est toujours "non" à l'adhésion de l'Ukraine.
Kiev compte également sur un engagement financier pérenne de la part de ses alliés européens.
Il est important de "donner de la visibilité à l'Ukraine en termes de financement", a ainsi reconnu mercredi Emmanuel Macron à Copenhague.
Pour y parvenir, la Commission européenne a proposé d'utiliser les avoirs gelés russes en Europe pour financer un prêt de 140 milliards d'euros à l'Ukraine, qu'elle ne remboursera que si la Russie paie un jour des réparations de guerre, a expliqué mercredi sa présidente Ursula von der Leyen.
La plupart des pays de l'UE y sont favorables, mais la Belgique, où se trouve l'essentiel de ces avoirs gelés russes en Europe, est très réticente.
"Il est absolument clair que la Belgique ne peut pas être le seul Etat membre à supporter les risques" de cette opération, a promis Ursula von der Leyen, se disant "heureuse" de l'accueil reçue par sa proposition à Copenhague.
(AFP)