logo

Aux États-Unis, TikTok va passer sous le contrôle de riches alliés de Donald Trump
Donald Trump a signé jeudi un décret entérinant la cession des activités américaines de TikTok à plusieurs de ses riches soutiens, tandis que la maison mère chinoise ne gardera qu’une participation de moins de 20 %. Le président républicain se veut rassurer et affirme que l'application ne sera soumise à aucune orientation partisane.
Le président américain Donald Trump signe un décret sur TikTok à la Maison Blanche, à Washington, aux États-Unis, le 25 septembre 2025. © Saul Loeb, AFP

Le locataire de la Maison Blanche a signé jeudi 25 septembre un décret définissant les contours de la cession des activités américaines de TikTok à plusieurs de ses riches soutiens. Une participation minoritaire sera conservée par la maison mère de la plateforme chinoise, obligée de céder la majorité de ses parts pour ne pas voir son réseau social interdit aux États-Unis.

Depuis le Bureau ovale, Donald Trump a assuré que la version américaine de la plateforme serait gérée par des investisseurs "très sophistiqués", à l'instar de Larry Ellison, à la tête du géant technologique Oracle, de Michael Dell, fondateur du groupe Dell, et du magnat des médias Rupert Murdoch.

Selon plusieurs médias, la société d'investissement Silver Lake Partners et le géant de la Silicon Valley Andreessen Horowitz feraient également partie de l'accord.

Selon le décret publié jeudi soir par la Maison Blanche, ByteDance, la maison mère de TikTok, conservera une participation de "moins de 20 %".

Les nouveaux arrivants au capital sont tous des alliés de Donald Trump et partagent ses opinions politiques, mais le président américain a insisté sur le fait que l'application ne serait soumise à aucune orientation partisane.

"Chaque groupe, chaque philosophie, chaque politique sera traité de manière très équitable", a assuré Donald Trump, concédant toutefois que s'il avait pu, il aurait rendu le réseau social "100 % MAGA" ("Make America Great Again", "Rendre sa grandeur à l'Amérique"), en référence au mouvement qu'il a créé.

Le président a confirmé que la version américaine de TikTok serait dotée d'une copie de l'algorithme de l'application, considéré comme la clé de son succès.

"Notre objectif fondamental était de maintenir le fonctionnement de TikTok, tout en veillant à protéger la confidentialité des données des Américains, conformément à la loi", a assuré jeudi le vice-président américain JD Vance.

Feu vert de Xi Jinping

Le Congrès, qui craignait de voir les autorités chinoises accéder aux données des utilisateurs américains ou modifier l'algorithme pour les influencer, a adopté en 2024 une loi contraignant TikTok à s'émanciper de ByteDance, sous peine d'interdiction sur le sol américain.

Donald Trump a plusieurs fois prolongé la date butoir afin de trouver un accord de reprise. Selon le décret publié jeudi, elle court désormais jusqu'au 23 janvier 2026.

À relire Promesses et lobbying : comment TikTok veut se faire aimer aux États-Unis

JD Vance, ancien capital-risqueur qui a dirigé l'équipe chargée de trouver une solution pour TikTok, a déclaré que l'entité américaine serait évaluée à environ 14 milliards de dollars, tout en ajoutant que le dernier mot reviendrait aux investisseurs.

Interrogé sur une validation de cet accord par les autorités chinoises, Donald Trump a assuré que le président Xi Jinping avait donné son feu vert lors d'un appel téléphonique la semaine dernière.

"J'ai beaucoup de respect pour le président Xi, et j'apprécie énormément qu'il ait approuvé l'accord, car pour le mener à bien, nous avions vraiment besoin du soutien de la Chine", a-t-il déclaré.

Lors de l'appel téléphonique entre les deux présidents, Xi Jinping avait demandé à son homologue américain d'éviter les restrictions commerciales "unilatérales" et de préserver un climat "non discriminatoire" pour les entreprises chinoises, avait rapporté la chaîne d'État chinoise CCTV.

"Nous espérons que les États-Unis proposeront un environnement commercial ouvert, équitable et non discriminatoire pour les entreprises chinoises investissant aux États-Unis", a réagi vendredi Guo Jiakun, porte-parole du ministère des Affaires étrangères de Pékin, aux journalistes, après le décret signé par Donald Trump.

Contactés par l'AFP, ByteDance et TikTok n'ont pas répondu dans l'immédiat.

Avec AFP