
Le président américain Donald Trump prononce un discours devant l'Assemblée générale des Nations unies au siège de l'ONU à New York, le 23 septembre 2025. © Brendan Smialowski, AFP
Donald Trump, changeant du tout au tout son approche face au conflit en Ukraine, a jugé, mardi 23 septembre, que Kiev pourrait "regagner son territoire dans sa forme originelle et peut-être même aller plus loin" face à la Russie.
Dans une autre déclaration tonitruante, il a jugé que les pays de l'Otan devraient abattre les avions russes pénétrant dans leur espace aérien.
"Cela fait trois ans et demi que la Russie mène sans direction claire une guerre qu'une Vraie Puissance Militaire aurait remportée en moins d'une semaine", a écrit le président américain sur son réseau Truth Social, estimant que le pays de Vladimir Poutine "ressemblait beaucoup à un 'tigre de papier'".
Donald Trump avait sèchement lancé en début d'année au président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qu'il "n'avait pas les cartes en main" dans ce conflit déclenché en février 2022 par l'invasion russe, et l'avait appelé par la suite à procéder à des "échanges de territoire".
Après une réunion mardi avec le chef d'État ukrainien à New York en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, le républicain estime désormais qu'avec "du temps, de la patience et le soutien financier de l'Europe et en particulier de l'Otan, c'est tout à fait une option de revenir aux frontières d'où ce conflit a débuté".
"Cette publication de Donald Trump, c'est un grand tournant", a félicité le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, lors d'une conférence de presse. Il "comprend clairement la situation et est bien informé sur tous les aspects de cette guerre", a-t-il ajouté.
"GROS problèmes économiques" de Poutine
"Poutine et la Russie ont de GROS problèmes économiques et c'est le moment pour l'Ukraine d'agir", a par ailleurs jugé le président américain, dans son long message, répétitif et par endroits décousu.
"Dans tous les cas, je souhaite le meilleur aux deux pays. Nous allons continuer à fournir des armes à l'Otan pour que l'Otan en fasse ce qu'elle veut. Bonne chance à tout le monde !", a-t-il écrit en conclusion, sur un ton presque désinvolte.
En février, Donald Trump avait rudoyé Volodymyr Zelensky sous le regard du monde entier dans le Bureau ovale. Mardi, il l'a qualifié d'"homme courageux qui se bat comme un beau diable".
"Nous avons beaucoup de respect pour la manière dont l'Ukraine se bat", a encore dit le républicain de 79 ans.
Donald Trump a aussi affirmé qu'il se donnait "un mois" avant de décider s'il faisait confiance à Vladimir Poutine, qu'il n'a jusqu'ici pas réussi à convaincre de cesser les hostilités, malgré une rencontre en personne en Alaska et plusieurs coups de fil.
Le président américain avait fait peu auparavant une autre déclaration spectaculaire concernant Moscou, en jugeant que les pays de l'Otan devraient abattre les appareils russes violant leur espace aérien, après trois incursions de drones ou avions de combat russes sur le territoire de l'Alliance en moins de deux semaines.
"Oui, je le pense", a dit le milliardaire en réponse à cette question d'une journaliste : "Pensez-vous que les pays de l'Otan devraient abattre les avions russes s'ils entrent dans leurs espaces aériens ?"
"Piège de l'escalade"
Il a été plus évasif sur le soutien qu'apporteraient éventuellement les États-Unis, qui sont le pilier de l'Otan, notant que cela "dépendrait" des circonstances.
L'Allemagne avait de son côté appelé à ne pas tomber dans le "piège de l'escalade" que tendrait la Russie, avant cette sortie de Donald Trump. Celui-ci a par ailleurs refusé de s'exprimer de manière détaillée à propos d'un survol de drones à Copenhague, qualifié de "grave attaque" par les autorités danoises.
Il est "trop tôt" pour savoir si la Russie est impliquée, a affirmé le secrétaire général de l'Otan, Mark Rutte.
Le trafic aérien à l'aéroport de Copenhague a été bloqué pendant quatre heures en raison du survol de drones, d'origine inconnue.
Un peu plus tôt, à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU, le président américain avait accusé la Chine et l'Inde d'être les "premiers" bailleurs de fonds de Moscou dans ce conflit, au travers de leurs achats de pétrole.
Il avait aussi demandé aux pays européens de cesser "immédiatement" leurs achats d'or noir russe.
Donald Trump a par ailleurs menacé de frapper la Russie de dures sanctions si le conflit se prolongeait.
Ce n'est pas la première fois que le président américain émet une telle menace, mais il a jusqu'ici toujours repoussé sa mise en œuvre.
Avec AFP