
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky donne une conférence de presse à Oujhorod, en Ukraine, le 5 septembre 2025. © Tetiana Dzhafarova, AFP
Au-delà des mots, le président ukrainien réclame des actes. Volodymyr Zelensky a regretté mercredi 10 septembre le "manque d'action" des dirigeants occidentaux après l'interception dans la nuit par la Pologne de drones russes présumés qui ont pénétré dans son espace aérien.
"Les déclarations ont été nombreuses, mais jusqu'à présent, il y a un manque d'action", a déclaré Volodymyr Zelensky dans son adresse quotidienne, estimant que "la Russie n'a pas reçu de réponse ferme (...), une réponse qui se traduirait par des mesures concrètes".
Volodymyr Zelensky a assuré que l'irruption de ces drones sur le territoire polonais relève d'une "manoeuvre calculée de la part de la Russie" pour "tester les limites du possible" et la "réponse" des pays de l'Otan.
Le dirigeant ukrainien a par ailleurs indiqué s'être entretenu mercredi au téléphone avec le Premier ministre polonais Donald Tusk et le britannique Keir Starmer, la Première ministre italienne Giorgia Meloni et le secrétaire général de l'Otan, Mark Rutte. Il a affirmé leur avoir proposé de partager l'expérience de l'Ukraine en matière de lutte contre les drones.
Des condamnations et des mises en garde
La Pologne a rapporté 19 violations de son espace aérien au cours de la nuit et annoncé avoir abattu au moins trois drones, qui sont russes selon Varsovie, qui dénonce un acte délibéré. Au total, 14 drones ont été retrouvés, selon la porte-parole du ministère de l'Intérieur Karolina Galecka.
"Nous n'avons aucun doute que ce n'était pas un fait accidentel", a souligné le ministre polonais des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski, qui a dénoncé "un cas d'attaque sans précédent, non seulement sur le territoire de la Pologne mais aussi sur celui de l'Otan et de l'Union européenne".
Le ministère russe de la Défense a démenti avoir visé la Pologne et son ministère des Affaires étrangères a accusé Varsovie de répandre des "mythes" pour intensifier la guerre en Ukraine.
Les Occidentaux et l'Alliance atlantique ont réagi avec fermeté, et le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a évoqué le "risque réel" d'une extension du conflit ukrainien.
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Quant au président américain Donald Trump, il a publié un message laconique mais validant l'accusation lancée contre Moscou : "Qu'est-ce qui se passe avec la Russie qui viole l'espace aérien polonais avec des drones ? C'est parti !", a-t-il écrit sur son réseau Truth Social, la Maison Blanche indiquant par ailleurs que le président suivait la situation et devait s'entretenir avec son homologue polonais Karol Nawrocki.
Le chancelier allemand Friedrich Merz a dénoncé une "action agressive" de la Russie, et le président français Emmanuel Macron a mis en garde Moscou contre une "fuite en avant".
"Nous soutenons nos alliés de l'Otan face à ces violations de l'espace aérien et défendrons chaque centimètre du territoire" de l'Alliance, a en attendant promis l'ambassadeur américain auprès de cette organisation Matthew Whitaker.
La cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas a dénoncé "la violation la plus grave de l'espace aérien européen par la Russie depuis le début de la guerre". "Je pense que ce que (Vladimir) Poutine veut montrer, ce qu'il veut vraiment faire, c'est tester jusqu'où il peut aller", a-t-elle encore dit.
Avec AFP