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Mobilisation mondiale des médias pour dénoncer les assassinats de journalistes gazaouis par Israël
Plus de quarante rédactions françaises, dont France 24 et RFI, participent à une campagne internationale lancée par Reporters sans frontières pour dénoncer les attaques israéliennes contre les journalistes à Gaza. L’initiative rassemble plus de 250 médias dans 72 pays.

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La journaliste Mariam Dagga, âgée de 33 ans, fait partie des nombreux journalistes tués lors des frappes israéliennes contre l'hôpital Nasser à Khan Younis, le 25 août 2025. © Jehad Alshrafi, AP
06:43

"Au rythme où l'armée israélienne tue les journalistes dans la bande de Gaza, il n'y aura bientôt plus personne pour vous informer". Les sociétés de journalistes de plus de quarante médias français, dont France 24 et RFI, se joignent au mouvement international lancé le lundi 1er septembre par Reporters sans frontières (RSF), Avaaz et le Comité pour la protection des journalistes afin de tirer la sonnette d'alarme sur le sort des journalistes palestiniens – et sur la notion même de liberté de la presse – actuellement menacés dans la bande de Gaza.

Au total, plus de 250 médias de 72 pays participent à cette opération. Certains journaux affichent aussi un bandeau noir en Une ou un message en page d'accueil de leur site.

"Ensemble, nous dénonçons avec la plus grande fermeté ces meurtres et ces assassinats par l’armée israélienne dans la bande de Gaza", peut-on lire dans le communiqué de plusieurs médias français, signé par la société de journalistes de France 24.

Tribune de la SDJ de France 24 et RFI

RSF a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste Hamas.

Campagne de dénigrement opéré par les forces israéliennes

Parmi les confrères tués, 56 ont été ciblés par les forces israéliennes, selon RSF. Le but de cette campagne, explique Thibaut Bruttin, directeur général de l’ONG, est aussi de mettre fin "à la campagne de dénigrement opéré par les forces armées israéliennes contre les journalistes palestiniens, accusés de terrorisme avec des preuves invérifiables". "Un discrédit général est jeté sur leur caractère professionnel", déplore-t-il à l’antenne de France 24, "mais ça ne marche pas. La profession est solidaire des journalistes palestiniens".

La campagne de lundi, à laquelle participent aussi L'Orient le jour (Liban), The Intercept (média d'investigation américain) ou die Tageszeitung (Allemagne), intervient une semaine après les frappes israéliennes du 25 août ayant tué cinq journalistes à l'hôpital Nasser de Khan Younès dans le sud de la bande de Gaza, lors d'un double bombardement sur la zone de l'hôpital Nasser, à Khan Younès.

"Cet hôpital était connu de tous les journalistes de la zone", rappelle Thibaut Bruttin. "Parce que le troisième étage était un espace où il y avait une bonne connexion Internet, où les journalistes aimaient travailler". Il estime que les forces israéliennes ne pouvaient pas ignorer que des journalistes se trouvaient à cet endroit.

Cette attaque meurtrière avait été précédé dans la nuit du 10 au 11 août, par un autre bombardement de l’armée israélienne ayant tué six journalistes dans une frappe ciblée et revendiquée contre le correspondant d’Al-Jazeera, Anas al-Sharif.

"Crimes perpétrés en toute impunité"

Pour RSF, la sécurité des journalistes en zone de combats peut être assurée. "Il y a le conflit en Ukraine qui montre bien qu'on peut avoir un conflit de haute intensité et en même temps des forces armées qui agissent avec intelligence pour permettre une couverture libre en protégeant les journalistes", souligne Thibaut Bruttin.

Les rédactions participant à cette campagne de soutien aux journalistes palestiniens "dénoncent les crimes perpétrés par l'armée israélienne contre les reporters palestiniens en toute impunité, appellent à leur protection et évacuation d'urgence, et exigent un accès indépendant de la presse internationale dans l'enclave palestinienne", explique RSF dans un communiqué.

L'organisation de défense de la presse indique avoir déposé quatre plaintes auprès de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre commis par l'armée israélienne contre les journalistes dans la bande de Gaza au cours des 22 derniers mois.

RSF dit en appeler en outre au Conseil de sécurité des Nations unies, en se basant sur la résolution 2222, adoptée en 2015, sur la protection des journalistes en conflit armé.

Appel à l'évacuation des journalistes gazaouis

En raison du danger encouru par les journalistes à Gaza, les médias français signataires d’une tribune, demandent aux dirigeants français "de faire pression sur le gouvernement israélien afin de faire cesser les crimes de l'armée israélienne contre les journalistes palestiniens". Ils appellent également à "la reprise immédiate par les autorités françaises des évacuations de nos confrères et consœurs palestiniens qui le souhaitent".

Les signataires exigent aussi de l’armée israélienne "un accès indépendant aux journalistes internationaux à la bande de Gaza et sans la supervision ni le contrôle de l’armée israélienne", rappelant qu’il s’agit d’une entrave majeure au droit à l'information et à la liberté de la presse.

Depuis le début de la guerre, la presse internationale n'est pas autorisée à travailler librement dans le territoire palestinien.

Seuls quelques médias, triés sur le volet, y sont entrés embarqués avec l'armée israélienne, leurs reportages étant soumis à une stricte censure militaire.

Avec AFP