
Comme en 2009, Verts et communistes n'ont pas été invités au dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) qui leur reproche de soutenir des initiatives de boycott de produits israéliens.
AFP- Le dîner annuel du Crif, qui se tient mercredi sous la présidence du Premier ministre, François Fillon, sera l'occasion de rappeler de manière solennelle que la communauté juive est française depuis des siècles et refuse le communautarisme, indique-t-on à la direction du Crif.
Le président du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France), Richard Prasquier, va insister sur "l'ouverture au monde" de la communauté, sur sa "solidarité avec ceux qui souffrent", dit-on dans son entourage, rappelant le soutien apporté aux SDF et tout récemment aux victimes du séisme à Haïti.
Il s'agit de "casser l'image d'une communauté qui vivrait dans son monde, en dehors des préoccupations communes à la société française et ne se sentant concernée que par ce qui se passe en Israël", dit-on de même source, reconnaissant que le soutien manifesté à Israël au moment de l'occupation de Gaza a contribué à ce sentiment à l'égard de la communauté juive.
"Nous sommes juifs français et fiers de l'être", insiste un des responsables du Crif, lui-même "formé à l'école de la République".
Le dîner annuel du Crif, qui réunit quelque 800 personnes au Pavillon d'Armenonville au Bois de Boulogne, a été institué en 1985, à l'initiative de son président d'alors, Me Théo Klein, qui y voyait l'occasion d'un dialogue direct entre la communauté juive et les pouvoirs publics.
Selon la tradition l'invité d'honneur est le Premier ministre, après la notable exception de 2008 où l'invité d'honneur avait été le Président de la République. M. Prasquier avait invité personnellement Nicolas Sarkozy parce qu'ils avaient été élus à peu près en même temps (le 13 mai pour l'un, le 6 mai pour l'autre).
L'an dernier, M. Sarkozy avait effectué un passage. Invité à nouveau cette année, il fera de même, a fait savoir l'Elysée dimanche.
En 2008, Nicolas Sarkozy avait créé l'événement en proposant de confier à chaque enfant de CM2 la mémoire d'un enfant juif mort pendant la Shoah (finalement, un programme pédagogique sur la Shoah a été mis en place dans ces classes). L'an dernier, il était venu au cocktail mais n'avait pas assisté au dîner.
C'est donc le Premier ministre qui répondra au discours républicain du président Prasquier.
Outre François Fillon sont annoncés une vingtaine de ministres, des personnalités de la communauté juive dont Simone Veil, des parlementaires, des dignitaires religieux, des leaders politiques et des ambassadeurs (dont ceux de Tunisie, du Maroc et d'Egypte). Sur la liste des invités figure aussi l'imam de Drancy Hassen Chalghoumi.
Comme en 2009, les communistes et les Verts ne sont pas invités, M. Prasquier leur reprochant un soutien à des initiatives de boycott de produits israéliens.
Le Crif, créé en 1943, se veut "la voix officielle et politique" de la communauté juive en France (5 à 600.000 personnes), le "représentant de la communauté juive organisée" (ndlr: l'ensemble des associations et mouvements juifs). Il est écrit dans ses statuts que son rôle est de "défendre les Français juifs, les droits de l'Homme et l'existence de l'Etat d'Israël".