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Paris, Londres et Berlin exhortent Israël à mettre fin à "la catastrophe humanitaire" à Gaza
Réagissant à l'alerte lancée par l'ONU et les ONG qui dénoncent un risque de famine imminente et généralisée dans la bande de Gaza,  la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne ont appelé le gouvernement israélien à mettre fin à "la catastrophe humanitaire" dans le territoire palestinien et à "lever immédiatement les restrictions sur l'acheminement de l'aide".
Hidaya, une mère palestinienne de 31 ans, porte son fils malade de 18 mois, Mohammed al-Mutawaq, qui présente des signes de malnutrition, au camp de réfugiés d'Al-Shati, à l'ouest de la ville de Gaza. © Omar Al-Qattaa, AFP

"La catastrophe humanitaire à laquelle nous assistons à Gaza doit cesser immédiatement", ont exhorté, vendredi 25 juillet, la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne, alors que le Programme alimentaire mondial (PAM) a alerté sur une forte hausse de la malnutrition, notamment des femmes et des enfants.

Réagissant à l'alerte lancée par l'ONU et les ONG qui dénoncent un risque de famine imminente et généralisée, Paris, Londres et Berlin ont appelé dans un communiqué commun le gouvernement israélien à "lever immédiatement les restrictions sur l'acheminement de l'aide".

Début mars, Israël a imposé sur la bande de Gaza un blocus total, très partiellement assoupli fin mai, entraînant de graves pénuries de nourriture, de médicaments et de carburant, et suscitant des critiques croissantes sur l'aggravation de la faim.

Selon le PAM, l'agence de l'ONU s'occupant de l'aide alimentaire, un tiers environ des habitants de la bande de Gaza ne mangent pas pendant des jours.

"Des niveaux de désespoir sans précédent"

"La malnutrition est en forte augmentation, avec 90 000 femmes et enfants ayant besoin d'un traitement urgent", a ajouté vendredi le PAM dans un communiqué à l'AFP, affirmant que "la crise alimentaire à Gaza a atteint des niveaux de désespoir sans précédent".

De son côté, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a fustigé, vendredi, le manque d'"humanité" et de "compassion" pour les Gazaouis.

"Depuis le début, j'ai condamné de façon répétée les horribles attaques du Hamas du 7-Octobre. Mais rien ne peut justifier l'explosion de morts et de destruction que nous avons vue depuis. L'ampleur et la portée sont au-delà de tout ce que nous avons vu dans l'histoire récente", a-t-il déclaré lors d'une intervention par vidéo durant l'assemblée d'Amnesty International.

Il a également dénoncé la mort de "plus de 1 000 Palestiniens tués en tentant de chercher à manger" depuis le 27 mai, lorsque la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), avec laquelle l'ONU refuse de travailler, a commencé à fonctionner. 

Vendredi, la Défense civile à Gaza a fait état de 28 morts dans de nouvelles opérations militaires israéliennes dans le territoire palestinien dévasté et assiégé, l'armée israélienne indiquant que 5 de ces personnes ont été tuées dans une frappe survenue jeudi.

"Le moment est venu de mettre fin à la guerre à Gaza"

Dans leur communiqué commun, la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne rappellent à Israël qu'il "doit respecter ses obligations en vertu du droit international humanitaire".

"Le moment est venu de mettre fin à la guerre à Gaza", ajoutent-elles, exhortant "toutes les parties à mettre un terme au conflit en concluant immédiatement un cessez-le-feu", après 21 mois de guerre.

Le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, s'est joint à leurs voix en affirmant que son pays ne pouvait plus accepter "les massacres et la famine" dans la bande de Gaza.

Les inquiétudes se portent en particulier sur le nombre croissant d'enfants souffrant de malnutrition.

Médecins sans frontières (MSF) a indiqué qu'un quart des enfants âgés de six mois à cinq ans et des femmes enceintes et allaitantes examinés la semaine dernière dans ses installations souffraient de malnutrition.

Israël rejette toute responsabilité et accuse le Hamas de détourner l'aide, ce que le mouvement palestinien dément.

"Paix durable"

Berlin, Paris et Londres ont par ailleurs réitéré leur appel à la libération des otages israéliens et au désarmement du mouvement islamiste palestinien Hamas.

Ils disent également "s'opposer fermement à toute tentative visant à imposer la souveraineté israélienne sur les territoires palestiniens occupés".

"Les menaces d'annexion, les colonies et les actes de violence commis par les colons à l'encontre des Palestiniens compromettent les perspectives d'une solution négociée prévoyant la coexistence de deux États", mettent-ils en garde.

Jeudi, le Premier ministre britannique, Keir Starmer, avait annoncé qu'il allait avoir un "entretien d'urgence" sur la situation à Gaza avec ses homologues français, Emmanuel Macron, et allemand, Friedrich Merz.

Le communiqué des trois capitales ne précise pas s'il est paru avant ou après cet entretien.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1 219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 restent otages à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée.

Les représailles israéliennes ont fait 59 676 morts à Gaza, majoritairement des civils, selon des données du ministère de la Santé à Gaza, jugées fiables par l'ONU.

Avec l'AFP