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Bombardements à Beyrouth : incertitudes autour du sort d'Esmaïl Qaani, chef de la force Al-Qods
Plusieurs sources proches du Hezbollah disent ne pas avoir de nouvelles d'Esmaïl Qaani, commandant de la force Al-Qods, l’unité d’élite des Gardiens de la révolution. Il s'était rendu au Liban après l'assassinat d'Hassan Nasrallah. Un responsable assure qu'il est en bonne santé, mais le parti est sans nouvelles de plusieurs cadres bloqués par d'intenses bombardements israéliens sur Beyrouth.

Mais où est donc le nouveau chef de la force d'élite Al-Qods, l’unité d’élite des Gardiens de la révolution ? Le commandant Esmaïl Qaani, qui s'était rendu au Liban après l'assassinat du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, lors d'une frappe aérienne israélienne fin septembre, n'a pas donné de nouvelles depuis les frappes qui ont visé Beyrouth ces derniers jours, ont rapporté à Reuters deux hauts responsables de la sécurité iranienne.

L'un de ces responsables a déclaré qu'Esmaïl Qaani se trouvait à Dahiya, nom de la banlieue sud de Beyrouth, lors d'une frappe qui aurait visé un haut responsable du Hezbollah, Hachem Safieddine. Mais il a précisé qu'il n'avait pas rencontré ce dernier

Absences remarquées

Esmaïl Qaani était censé intervenir lundi dans une conférence de solidarité avec les enfants palestiniens à Téhéran, mais d'après l'agence de presse des étudiants iraniens, le commandant n'a pas pu y assister "en raison de sa participation à une autre réunion importante".

De son côté, l'Iran, principal soutien financier et militaire du Hezbollah, dément toute disparition de son haut responsable. Esmaïl Qaani est en "bonne santé et poursuit ses activités", a déclaré, lundi 7 octobre, le commandant adjoint de la force, Iraj Masjedi.

Esmaïl Qaani avait été nommé à la tête de la force Al-Qods après l'assassinat par les États-Unis de son puissant prédécesseur, Qassem Soleimani, lors d'une attaque de drone à Bagdad en 2020. L'unité supervise les opérations avec les milices alliées de Téhéran au Moyen-Orient, dont fait partie le Hezbollah.

Le Hezbollah a également perdu contact avec Hachem Safieddine depuis vendredi. "Nous ne savons pas s’il était présent à l’endroit visé par les raids, ni qui était présent avec lui", a indiqué, samedi 5 octobre, un responsable du puissant mouvement libanais à l'AFP. Selon cette source, Safieddine était lui-même "accompagné de Hajj Mortada, le chef des renseignements du Hezbollah".

Hachem Safieddine, qui est pressenti pour remplacer Hassan Nasrallah à la tête du "Parti de Dieu", pourrait être bloqué par les violentes frappes israéliennes en cours sur Beyrouth et sa banlieue sud depuis plus de 48 heures. La nuit de samedi à dimanche a été la plus violente, avec pas moins de 30 explosions. "Le parti tente d'atteindre le siège qui a été visé sous terre, mais Israël mène systématiquement de nouveaux raids pour tenter d'entraver tout effort des secouristes", a déclaré une source proche du Hezbollah à l'AFP.

Des bombes anti-bunker dévastatrices

Les cadres du Hezbollah ont l'habitude de se réunir dans des bunkers souterrains à Beyrouth, pour se protéger des frappes israéliennes. Mais Israël utilise désormais des bombes planantes équipées de système de guidage par satellite qui sont capables de perforer le béton avant d'exploser à plusieurs mètres de profondeur. Les Israéliens auraient ainsi utilisé des bombes guidées MK-84 américaines (dotées de 900 kilos d'explosif) pour frapper le QG du Hezbollah, où se trouvait Hassan Nasrallah et une vingtaine de responsables du parti, le 27 septembre, dans la banlieue sud de Beyrouth. La puissance de l'explosion a été si forte que six immeubles aux alentours ont été soufflés. Israël a déjà utilisé des bombes similaires à Gaza pour détruire les tunnels du Hamas, en 2014, puis en 2021.

En mai dernier, les États-Unis ont annoncé suspendre la livraison de ce type de munitions à Israël dans la perspective d'une invasion d'une offensive sur Rafah, craignant les dégâts que pourraient engendrer ces bombes en milieu urbain.

Avec AFP et Reuters