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Proche-Orient : "L'escalade sans fin"
Publié le : 02/10/2024 - 07:54

À la Une de la presse, ce mercredi 2 octobre, les réactions de la presse régionale et internationale à la guerre au Proche-Orient, où l’Iran a lancé près de 200 missiles sur Israël, qui a promis de répliquer.

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À la Une de la presse, la guerre au Proche-Orient. Hier, l’Iran a lancé près de 200 missiles sur Israël, qui promet de répliquer.

"Les Gardiens de la Révolution font tomber une pluie de missiles sur Israël" : Iran Daily promet de "nouvelles frappes dévastatrices", en cas de "réplique" de l’État hébreu. "Nous sommes prêts", défie The Tehran Times, en précisant que les missiles tirés hier avaient pour but de "venger" les assassinat du leader du Hamas Ismaïl Haniyeh, du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah et du commandant iranien Abbas Nilforoushan. "Le choc après l’euphorie" : Al-Akhbar, quotidien libanais proche du Hezbollah, se réjouit du coup porté à Israël, en accusant au passage les États-Unis de chercher à "détruire" le mouvement chiite pour obtenir son "retrait de l’équation au Liban". L’Orient Le jour évoque "une semaine de tous les dangers", à l’issue de laquelle rien, sans doute, ne sera résolu pour autant : "Comme toujours au Moyen-Orient, la logique du plus fort va s’imposer sans rien régler".

"Israël se met à l’abri" : The Jerusalem Post se réjouit que les missiles iraniens aient provoqué "relativement peu de dommages". Un constat qui ne l’empêche pas de marteler qu’"Israël doit répondre à l'attaque massive de l'Iran, qui a cru trop longtemps qu’il pouvait causer des ravages sans représailles". D’après Yediot Aharonot, Israël envisagerait de répliquer à son tour par des " frappes directes contre des installations nucléaires et pétrolières iraniennes".

S’agissant du Liban, Israël Hayom fait état de "trois scénarios" possibles, pour l’armée israélienne : soit des manœuvres limitées près de la frontière, soit d’avancer jusqu’au fleuve Litani, plus au nord, soit de s’enfoncer encore davantage sur le sol libanais, "pour infliger des dommages plus importants au Hezbollah". La première option étant, selon lui, "la plus envisageable". Pour The Times of Israël, ce dernier scenario serait cependant "risqué sans pour autant changer fondamentalement la donne". Dans l’immédiat, le journal estime que la stratégie employée pourrait être d'infliger "le maximum de dégâts" au Hezbollah, avant que des "événements internationaux" – tels que les élections américaines, n’amènent à envisager un retrait israélien comme "la meilleure option possible". Battre le fer tant qu’il est chaud, mais dans quel but ? Haaretz met en garde contre "le mirage" d’une victoire militaire israélienne au Liban, la seule perspective de sécurité à long terme pour Israël passant, selon lui, par "un changement total de position sur la question palestinienne, dans son ensemble".

La guerre au Proche-Orient fait la Une, ce matin, de nombreux titres de la presse internationale. En Italie, La Repubblica évoque une  "vengeance de l’Iran". Le journal espagnol El Mundo annonce que "l’Iran fait éclater une guerre régionale". The Guardian, au Royaume-Uni, fait état des menaces de représailles israéliennes, tandis que The Daily Express indique que les États-Unis menacent également la République islamique d’une "réponse sévère". La spirale des menaces et des représailles, résumée par The Independent, autre quotidien britannique : "Israël envahit le Liban, l’Iran réplique, et le monde regarde avec horreur". En Italie, Il Manifesto parle d’une "escalade vers l’enfer" dans une région comparée à une "folle table de jeu". L’escalade sans fin au Proche-Orient le plonge "au bord de l’abîme", s’alarme enfin le journal belge Le Soir.

La presse internationale apparaît à son tour extrêmement polarisée. Si Asharq Al Awsat, journal saoudien arabophone, s’interroge avec prudence sur les événements en cours, en se demandant s’ils contribueront à équilibrer les forces, ou provoqueront le "chaos", Arab News, autre quotidien saoudien anglophone, est beaucoup plus tranché, et assène que ce sont "les ambitions de l’Iran (qui) compromettent la paix au Moyen-Orient". L’Iran coupable, dit aussi L’Orient Le Jour, en l’accusant de "jouer avec le feu, au risque de brûler la région avec lui". Pour The Times, journal britannique, le régime des mollahs n’avait toutefois pas "d’autre choix que de frapper Israël, après l’humiliation subie" avec l’assassinat d’Hassan Nasrallah, notamment. Israël non plus n’avait pas le choix, écrit en substance le Frankfruter Allgemeine Zeitung, quotidien allemand, très critique envers les puissances occidentales, qui auraient, selon lui, manqué de fermeté à l’égard du Hezbollah, contraignant Israël à faire "cavalier seul".

L’État hébreu, jugé coupable par une autre partie de la presse. Middle East Eye, site d’info proche du Qatar affirme que "rien ne saurait mieux persuader ses voisins arabes qu’Israël ne peut pas vivre avec eux en paix que la voie choisie par  Benyamin Netanyahu". Le Premier ministre israélien, qualifié de "néofasciste en croisade" par le quotidien français L’Humanité. Pour L’Huma, Benyamin Netanyahu a "méthodiquement détruit tout espoir de paix" et "l’extension de la guerre" serait aujourd’hui "sa meilleure garantie de survie politique".

Également montré du doigt par une partie de la presse, Joe Biden, le président américain, fait les frais des critiques des conservateurs outre-Atlantique, notamment du Wall Street Journal, qui lui reproche d’avoir à la fois manqué à ses alliés et manqué de vigilance vis-à-vis de l’alliance Russie-Iran, qu’il aurait laissé prospérer. Du côté de la presse européenne, au-delà de Joe Biden, c’est toute la stratégie américaine au Proche-Orient qui est remise en question. Le Monde raconte comment les Israéliens et les Américains rêvent de "reconstruire" la région depuis 1982 et comment chaque tentative a plutôt débouché, jusqu’ici, sur "les effets contraires à ceux recherchés", de Damas à Beyrouth en passant par Bagdad. Comme un "boomerang".

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