logo

JO 2024 : d'où viennent les accusations contre Imane Khelif, la boxeuse jugée "trop masculine" ?
Face à la polémique qui enfle autour d'Imane Khelif, le comité international olympique (CIO) a renouvelé vendredi son soutien à la boxeuse algérienne face aux attaques visant à remettre en cause sa légitimité dans la compétition féminine. Mais quelle est l'origine de ces accusations ?
JO 2024 : d'où viennent les accusations contre Imane Khelif, la boxeuse jugée "trop masculine" ?

La polémique autour d'Imane Khelif ne faiblit pas. Le comité international olympique (CIO) a maintenu, vendredi 2 août, sa position en faveur de la participation de la boxeuse algérienne aux JO de Paris 2024, face aux nombreuses contestations. Elle est "née femme, enregistrée comme femme, vit sa vie en tant que femme, boxe en tant que femme", a expliqué le porte-parole du CIO Mark Adams. "Ce n'est pas un cas transgenre", a-t-il ajouté au cours de la conférence de presse quotidienne du CIO. 

La veille, la victoire éclair de la boxeuse par abandon de son adversaire italienne Angela Carini a relancé la controverse sur son genre, la première ministre italienne Giorgia Meloni estimant que le combat "n'était pas sur un pied d'égalité". Depuis, elle ne cesse d'être alimentée. "Seules les concurrentes présentant des caractéristiques biologiques exclusivement féminines" doivent être "autorisées à concourir dans la catégorie femme", a déclaré dans un communiqué le comité olympique hongrois.

Samedi, Imane Khelif doit affronter la Hongroise Anna Luca Hamori dans un match qui attirera tous les regards. Cette dernière a partagé sur son compte Instagram une publication insultante à l'encontre de la boxeuse algérienne, envenimant davantage le climat autour de ce combat.

Pour afficher ce contenu X (Twitter), il est nécessaire d'autoriser les cookies de mesure d'audience et de publicité.

Accepter Gérer mes choix

De son côté, le CIO avait expliqué dans une fiche sur la boxeuse – qu'il a depuis retirée de son site – que "des taux élevés de testostérone" avaient entraîné sa disqualification des Mondiaux 2023 par la Fédération internationale de boxe (IBA). La Taïwanaise Lin Yu-ting avait également été exclue. 

Des accusations infondées

L'IBA, qui entretient des relations exécrables avec le CIO, a réfuté que son test consistait en une analyse du taux de testostérone mais n'en a pas précisé la nature. Interrogé sur le fait de savoir si Imane Khelif et Lin Yu-ting avaient été testées sur la testostérone avant la compétition des JO, Mark Adams a répondu "Non (...) Il y a beaucoup de femmes avec des taux plus élevés de testostérone que des hommes", a-t-il ajouté. 

La rumeur, qui a gonflé ces dernières heures, trouverait son origine dans une déclaration du président russe de l'IBA, Umar Kremlev, à l'agence de presse Tass, en mars 2023. Selon lui, “des tests ADN ont révélé qu’[elles] tentaient de tromper leurs collègues en se faisant passer pour des femmes, comme l'attestent leurs chromosomes XY”. Or, aucune autre source fiable n'a confirmé ces allégations. 

Selon Numerama, une piste plus sérieuse pourrait expliquer l'androgynie d'Imane Khelif : le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK). Cette maladie hormonale, touchant 8 à 13 % des femmes d'après l’OMS, entraîne souvent une production excessive de testostérone.  

Si tel est le cas pour la boxeuse, ses performances pourraient être liées à des prédispositions génétiques liées à cette maladie. Cela soulève une question cruciale : peut-on exclure une athlète des compétitions féminines en raison d'un taux de testostérone naturellement élevé lié à une condition médicale ? 

Avec AFP

JO 2024 : d'où viennent les accusations contre Imane Khelif, la boxeuse jugée "trop masculine" ?