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Tensions et petites phrases à l'heure de la demi-finale entre l'Égypte et l'Algérie

À l'instar du joueur égyptien Zidan, qui a parlé de "guerre" à propos de la demi-finale de la CAN entre l'Égypte et l'Algérie, les deux équipes se préparent à une confrontation qu'Alger, Le Caire et Luanda espèrent voir se cantonner au seul terrain.

L'Algérie et l'Egypte préparent leur demi-finale de la CAN-2010, jeudi à Benguela, en comptant sur un "avantage psychologique" pour la première, et un esprit de revanche pour la seconde qui n'a pas oublié la qualification algérienne à ses dépens pour le Mondial-2010.

Au jeu des petites phrases d'avant-match, ce sont les attaquants égyptiens qui se sont montrés les plus offensifs. "Chaque confrontation contre l'Algérie est comme une guerre, a lancé Zidan. On va montrer au monde entier qu'on méritait plus qu'eux d'aller au Mondial".

"La qualification en demi-finale de l'Algérie nous a encore plus donné envie de battre le Cameroun", a renchéri Meteab. C'est dire si la blessure égyptienne demeure béante.

En novembre 2009, l'Algérie s'était imposée en match d'appui à Khartoum (1-0) pour se frayer un passage vers la Coupe du monde, dans des conditions houleuses: le 12 novembre, le bus transportant l'équipe algérienne venue jouer au Caire avait été attaqué à coup de pierres, et trois joueurs blessés.

"Le prochain match sera sur le terrain, sans aucun incident", a affirmé le défenseur égyptien Moawad. Non sans ajouter: "Mais nous allons donner aux Algériens une bonne leçon de football. Nous voulons prouver que nous avons échoué à nous qualifier pour la Coupe du monde à cause seulement de certaines circonstances".

Des incidents qui ont peu de chances de se reproduire à Benguela, selon la Confédération africaine (CAF), qui n'a d'ailleurs prévu aucun dispositif de sécurité spécial. Il faut dire que les longues procédures de visa et les coûts élevés en Angola pourraient fortement limiter le nombre de supporters.

"Une bonne gifle"

L'Egypte est en confiance: double tenante du titre et auteur d'un sans-faute (quatre victoires de rang dans le tournoi), elle serait même "plus forte" qu'en 2008, "parce qu'il y a des joueurs qui arrivent en forme dans la compétition, et parce qu'elle a su injecter des jeunes qui s'avèrent de grands talents, comme Geddo", selon le sélectionneur algérien, Rabah Saâdane.

Lui compte sur "l'avantage psychologique" engendré par la qualification au Mondial et estime que l'aventure angolaise a révélé les Fennecs. "Nous, on revient de loin, a-t-il dit à l'AFP. On a déjà fait preuve de caractère, on l'a démontré après le premier match (perdu 3-0 contre le Malawi, ndlr) en battant le Mali (1-0). On a été mené deux fois par la Côte d'Ivoire, et on revient. C'est une force de caractère très intéressante".

(Avantage psychologique aiguisé si l'on se souvient que la dernière défaite de l'Egypte en CAN a été concédée, en 2004, face à... l'Algérie, 2-1.)

Mansouri, le capitaine algérien, avance aussi que la défaite inaugurale a donner un coup de fouet à son équipe: "Heureusement nous avons réagi avec fierté et amour-propre contre le Mali. De temps en temps, un enfant a besoin d'une bonne gifle pour comprendre!"

C'est donc dans la douleur que s'est construite cette équipe en Angola, perturbée mardi par l'incertitude pesant sur Ziani (élongation) et un transfert Cabinda-Benguela "extrêmement fatigant", selon Saâdane. De quoi procurer aux Fennecs un regain de motivation à l'heure de gravir les pyramides?