Le Royaume-Uni bascule au centre-gauche. Le parti travailliste a remporté une victoire écrasante aux législatives au Royaume-Uni jeudi 4 juillet, mettant fin à 14 ans de pouvoir conservateur et ouvrant les portes de Downing Street à leur chef Keir Starmer.
Les résultats doivent tomber tout au long de la nuit mais les sondages sortie des urnes publiés à la clôture des bureaux de vote laissent peu de doute sur l'issue de ce vote qui ouvre un nouveau chapitre de l'histoire politique du pays.
Selon ces projections des télévisions britanniques, le Labour remporterait 410 sièges sur les 650 de la Chambre des Communes.
Si c'est un peu moins que le raz-de-marée de Tony Blair en 1997 (418), il devance largement le parti conservateur du Premier ministre sortant Rishi Sunak, désavoué par les électeurs avec seulement 131 députés élus. C'est loin des 365 députés Tories élus il y a cinq ans et le pire résultat de la formation depuis le début du XXe siècle.
Les libéraux-démocrates (centristes) se renforceraient avec 61 députés mais la surprise du scrutin vient surtout du parti anti-immigration et anti-système Reform UK : il gagnerait 13 sièges, une entrée bien plus fracassante que prévu pour la formation de la figure de la droite dure Nigel Farage.
Une aspiration au changement
Alors que l'extrême droite est susceptible d'accéder au pouvoir en France et que Donald Trump semble bien placé pour retourner à la Maison Blanche, les Britanniques ont choisi massivement un dirigeant modéré de centre-gauche.
Keir Starmer, un ancien avocat spécialiste des droits humains de 61 ans, doit être chargé vendredi par le roi Charles III de former un nouveau gouvernement.
"À tous ceux qui ont fait campagne pour le parti travailliste lors de ces élections, à tous ceux qui ont voté pour nous et qui ont fait confiance à notre nouveau parti travailliste, merci", a sobrement réagi Keir Starmer sur X.
Neuf ans seulement après être entré en politique et quatre ans après avoir pris la tête du Labour, il sera confronté à une aspiration considérable au changement.
Comme l'avaient prédit les sondages tout au long de la campagne, les conservateurs sont sanctionnés après 14 années mouvementées qui ont laissé aux Britanniques un sentiment de déclin.
Dans une ambiance de luttes fratricides permanentes dans la majorité, les scandales politiques sous Boris Johnson et les errements budgétaires de Liz Truss, qui n'a tenu que 49 jours au pouvoir, ont fini d'exaspérer les électeurs.
Avec AFP