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Gaza : Israël revendique une frappe meurtrière sur une école de l'ONU "abritant une base du Hamas"
Selon l'hôpital Al-Aqsa de Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, au moins 37 personnes ont été tuées dans une frappe israélienne contre une école de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens. L'armée israélienne a revendiqué cette attaque aérienne qui visait "une base du Hamas" et l'élimination de "plusieurs terroristes". Des responsables gazaouis font état de 40 morts et 73 blessés.

Le bilan ne cesse de s'alourdir. Un hôpital de la bande de Gaza a fait état, jeudi 6 juin, de la mort d'au moins 37 personnes dans un bombardement contre une école de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, l'armée israélienne revendiquant sur le réseau X une "frappe précise" contre "une base du Hamas" ayant permis d'éliminer "plusieurs terroristes".

🔴Eliminated: several Hamas and Islamic Jihad terrorists who embedded themselves inside of an @UNRWA school.

IAF fighter jets conducted a precise strike on a Hamas compound embedded inside the school in the area of Nuseirat. These terrorists belonged to the Nukhba Forces and… pic.twitter.com/2AX28twfVs

— Israel Defense Forces (@IDF) June 6, 2024

Après huit mois de guerre dans le territoire palestinien, des bombardements israéliens ont touché plusieurs secteurs du centre de la bande de Gaza ainsi que Rafah, dans le sud, selon des sources hospitalières et des témoins.

"Des avions de combat de l'armée (...) ont mené une frappe précise sur une base du Hamas située à l'intérieur d'une école de l'Unrwa dans la région de Nousseirat" (centre), écrit l'armée israélienne dans un communiqué, affirmant avoir éliminé dans cette attaque "plusieurs terroristes" ayant pris part selon elle à l'attaque du 7 octobre.

L'hôpital Al-Aqsa de Deir el-Balah a fait état d'un bilan de 37 morts dans cette frappe. Auprès de Reuters, le directeur du bureau des médias de Gaza, Ismail Al-Thawabta, et un responsable du ministère de la Santé de Gaza, ont annoncé un bilan de 40 morts et 73 blessés

Avant cette frappe, cet hôpital avait déjà reçu depuis mardi "au moins 70 morts et plus de 300 blessés, en majorité des femmes et des enfants, à la suite de frappes israéliennes sur les zones centrales de la bande de Gaza", selon Médecins sans frontières (MSF).

"Des gens étendus partout"

"L'odeur du sang dans la salle des urgences ce matin était insupportable. Il y a des gens étendus partout, sur le sol, dehors", avait déclaré sur X Karin Huster, coordinatrice de MSF pour Gaza.

🔊 Earlier today, Karin Huster, an MSF medical adviser in #Gaza, described to us the ‘insane escalation of hostilities’ across the Gaza Strip over the last 24-48 hours, calling the situation ‘apocalyptic’.

We need to have a ceasefire. pic.twitter.com/BwBDiF2LH5

— MSF International (@MSF) June 5, 2024

L'Unrwa, qui coordonne la quasi-totalité de l'aide à Gaza, s'est retrouvée au cœur d'une polémique et au bord de la rupture après qu'Israël a accusé en janvier une douzaine de ses 13 000 employés de Gaza d'être impliqués dans l'attaque du 7 octobre.

Cela a conduit de nombreux pays, dont les États-Unis, principal bailleur de fonds, à suspendre le financement de l'agence, menaçant ainsi ses efforts d'acheminement de l'aide à Gaza, bien que plusieurs États aient depuis repris leurs versements.

La guerre a été déclenchée par l'attaque menée dans le sud d'Israël par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza le 7 octobre, qui a entraîné la mort de 1 194 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens.

Sur les 251 personnes emmenées comme otages le jour de l'attaque, 120 sont toujours détenues à Gaza. Au moins 41 de ces otages ont été déclarées mortes par l'armée israélienne sur la base de différentes informations.

En riposte, l'armée israélienne a lancé une offensive meurtrière dans la bande de Gaza qui a fait jusqu'à présent 36 586 morts, essentiellement des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.

Gaza : Israël revendique une frappe meurtrière sur une école de l'ONU "abritant une base du Hamas"

Outre la frappe sur l'école de l'Unrwa, un médecin de l'hôpital Al-Aqsa de Deir el-Balah a fait état d'un autre bombardement sur le camp de Nousseirat, sur une maison, ayant fait au moins huit morts.

Réunion à Doha

Des témoins ont indiqué par ailleurs que des tirs intenses de roquettes avaient eu lieu dans la nuit dans les camps d'al-Boureij et Maghazi, dans le centre de la bande de Gaza.

Selon une source locale, des avions israéliens ont aussi mené plusieurs frappes dans l'est et le centre de la ville de Rafah, frontalière de l'Égypte, où l'armée israélienne a lancé des opérations terrestres début mai.

L'armée israélienne a affirmé avoir tué trois combattants qui essayaient de passer la barrière de sécurité entre la bande de Gaza et Israël dans le secteur de Rafah.

Cette offensive sur Rafah, qui a poussé un million de Palestiniens, selon l'ONU, à fuir la ville, a aussi entraîné la fermeture du point de passage avec l'Égypte, essentiel à l'entrée de l'aide internationale dans le territoire assiégé.

L'Égypte, les États-Unis et le Qatar, qui jouent le rôle de médiateurs, poursuivent leurs efforts en vue d'un cessez-le-feu, quelques jours après l'annonce par le président américain, Joe Biden, d'une feuille de route proposée selon lui par Israël.

Celle-ci prévoit, dans une première phase, un cessez-le-feu de six semaines accompagné d'un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, de la libération de certains otages enlevés lors de l'attaque du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Gaza : Israël revendique une frappe meurtrière sur une école de l'ONU "abritant une base du Hamas"

Selon une source proche des négociations, une réunion a eu lieu mercredi à Doha "entre le Premier ministre qatari, le chef du renseignement égyptien et le Hamas, pour discuter d'un accord en vue d'une trêve à Gaza et d'un échange d'otages et de prisonniers".

Risque d'"escalade" au Liban

Les exigences contradictoires des deux camps laissent cependant peu d'espoir de voir le plan annoncé par Joe Biden se concrétiser.

Israël assure vouloir détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les États-Unis et l'Union européenne.

Le chef du Hamas, Ismaël Haniyeh a réitéré mercredi les exigences du mouvement qui étudiera "sérieusement" toute proposition basée sur "un arrêt complet" de l'offensive israélienne, "un retrait total" israélien de Gaza et "un échange de prisonniers".

Sur un autre front, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a affirmé mercredi qu'Israël était "prêt pour une opération très intense" à la frontière avec le Liban, où le Hezbollah échange quotidiennement des tirs avec l'armée israélienne, en soutien au Hamas.

L'armée israélienne a annoncé jeudi la mort "au combat" d'un de ses soldats dans le nord d'Israël. Mercredi, elle avait indiqué que "deux drones explosifs" lancés du Liban avaient frappé le secteur de Hurfeish, situé à moins de 5 km de la frontière.

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Le département d'État américain a mis en garde après ces propos contre une "escalade" au Liban. L'ONU s'est aussi dite "très inquiète" des tensions à la frontière.

Avec AFP et Reuters