
La candidate de droite était en tête, mercredi 24 avril au soir, du premier tour de la présidentielle en Macédoine du Nord, selon des résultats partiels. Gordana Siljanovska-Davkova a remporté 39,97 % des suffrages après le dépouillement de 90 % des bulletins, a rapporté la commission électorale tard mercredi.
"Il est certain que ce résultat est incroyablement inspirant pour moi. Je suis sûre d'une chose : ce que j'ai promis, je le ferai à ma façon", a-t-elle réagi. "C'est le début d'une nouvelle ère."
Deuxième et loin derrière, l'actuel président, Stevo Pendarovski – un social-démocrate – récolte 19,90 % des voix.
"Nous espérions moins d'écart, mais demain est un autre jour", a-t-il réagi dans la soirée. "Ma tâche est de promouvoir l'Europe en laquelle je crois, un État qui n'est pas isolé, qui sera intégré à l'Europe".
La vie politique dans cet État des Balkans d'1,8 million d'habitants est engluée depuis des années dans des discussions sur l'opportunité ou non de se plier aux exigences de l'Union européenne (UE) et surtout de la Bulgarie voisine.
Cette dernière a d'abord insisté pour que la langue macédonienne soit considérée comme un simple dialecte bulgare, ce que Skopje a refusé. Puis, dans un deuxième temps, elle a réclamé l'inclusion de la minorité bulgare dans la Constitution, au risque de faire échouer les négociations en vue d'une adhésion à l'UE de la Macédoine du Nord.
Les deux principaux candidats à la présidence de ce pays – qui a déjà dû changer de nom pour mettre fin à un conflit avec un autre voisin, la Grèce – ne sont pas d'accord sur la réponse à donner à Bruxelles.
Les ralliements des candidats déchus, enjeu du second tour
Le premier tour a aussi été marqué par une participation en hausse de 8 points par rapport au premier tour des élections en 2019 : 49,75 % des électeurs se sont déplacés.
Le ralliement des cinq autres candidats à l'élection sera l'autre enjeu du second tour.
Parmi eux deux candidats de la minorité albanaise – qui représente environ un quart de la population : Bujar Osmani, le ministre des Affaires étrangères, candidat du parti albanais DUI, est arrivé troisième avec 13,68 % des voix. Arben Taravari, soutenu par une coalition de trois partis baptisée "Vlen" ("Ca vaut la peine"), a recueilli 9,6 %.
Au-delà d'un référendum sur la posture à adopter face à l'UE, le premier tour aura aussi été l'occasion de déterminer le rapport de forces entre les différents partis avant le 8 mai, la date à la fois du second tour et des législatives.
Avec AFP