
Comme chaque année, le printemps commence à peine que le Paris Saint-Germain joue déjà sa saison. Le club parisien, leader du championnat, affronte mercredi 10 avril à 21 heures le FC Barcelone en quart de finale de Ligue des champions - une compétition qui lui échappe depuis maintenant treize ans et le début de l'ère qatarie (2011).
Pour le PSG, il s'agit une fois de plus de laver l'affront de la "remontada" de mars 2017, lorsque le Barça s'était qualifié 6-1 pour les quarts de finale du championnat. Mais sept ans plus tard, il compte un atout de taille : l'ancien coach du FC Barcelone Luis Enrique, à l'origine de cet exploit espagnol, est devenu l'entraîneur du club parisien. Il connaît parfaitement l'adversaire, où il a passé une grande partie de sa carrière comme joueur puis entraîneur. Il y était d'ailleurs lorsque le Barça a remporté la Ligue des champions, en 2015 avec la MSN (Messi, Suarez, Neymar).
"Luis Enrique apporte cette expérience et ce vécu, notamment sa gestion de la pression dans ce type de rendez-vous, explique Arthur Perrot, journaliste à RMC Sport où il suit le PSG. Et il a réussi à mettre en place une sorte de bulle autour de son groupe pour le protéger quitte à aller lui-même en première ligne."
"Le collectif est plus stable"
"D'autre part, à son arrivée au PSG, la priorité a été mise sur le beau jeu tandis que la coupe d'Europe a pratiquement été reléguée au second plan, c'est un poids en moins sur ses épaules", poursuit le spécialiste.
C'est donc sûrement avec l'esprit un peu plus léger que les joueurs du PSG vont recevoir leur adversaire mercredi soir au Parc des Princes. D'autant plus que, leaders du championnat à dix journées de la fin, le PSG arrive en Ligue des champions avec une infirmerie quasi vide, à part Presnel Kimpembe et Nordi Mukiele (victime d'une commotion cérébrale samedi), et une attaque (Dembélé, Ramos, Mbappé) de plus en plus efficace.
"Le collectif est plus stable. Maintenant, Mbappé peut être mis sur le banc, la vie au sein de l'équipe se passe bien. Luis Enrique a la maîtrise de ce qu'il se passe dans le vestiaire, et c'est très positif", analyse Jimmy Algerino, ancien latéral droit du PSG entre 1996 et 2001 devenu consultant sportif.
Il y a néanmoins un peu moins de certitudes du côté de la défense parisienne. Le club est privé d'Achraf Hakimi, suspendu, et plusieurs cadres reviennent de blessure, comme le défenseur brésilien Marquinhos ou le latéral gauche portugais Nuno Mendes. "Ce sont des joueurs qui reviennent au bon moment, mais ça manque de garanties", estime Arthur Perrot. Pour combler l'absence d'Hakimi, Luis Enrique pourrait être tenté d'utiliser son jeune milieu Warren Zaïre-Emery en position de latéral droit, même si ce n'est pas son poste de prédilection.
"Les Barcelonais n'ont rien à perdre"
En face, le FC Barcelone n'est pas des plus flamboyants. Deuxième de Liga, loin derrière le Real Madrid, l'équipe est en reconstruction et s'appuie sur des joueurs très jeunes, à l'image de Lamine Yamal (16 ans), Firmin Lopez (20 ans) ou encore Pau Cubarsi (17 ans). "Ce sont des joueurs capables d'erreurs. Face au PSG en coupe d'Europe, avec un Kylian Mbappé qui a clairement ciblé ce rendez-vous, ça peut se payer cash", juge le journaliste Arthur Perrot.
De son côté, Jimmy Algerino rappelle que le FC Barcelone peut s'appuyer sur des cadres expérimentés comme Lewandoski et Gündoğan, tandis que les plus jeunes peuvent apporter leur fougue : "On pourrait penser qu'un manque de maturité les fasse déjouer, mais ça peut aussi permettre d'avoir de l'insouciance et de faire des matchs incroyables", estime l'ancien joueur du PSG. D'autant que l'entraîneur barcelonais Xavi a déjà annoncé son intention de quitter le club à la fin de la saison : "Ils n'ont rien à perdre, donc ce match-là pour eux c'est que du positif", ajoute le consultant.
Une chose est sûre, les Barcelonais ne peuvent plus trop compter sur l'effet psychologique de la "remontada" pour impressionner leurs adversaires. À part Marquinhos, les titulaires parisiens actuels sont tous arrivés après coup. Et si le match retour se jouera bien à Barcelone, ce ne sera pas au Camp Nou, encore en travaux, mais au stade olympique de Montjuic. Luis Enrique y retrouvera pour la première fois Xavi, qui fut son coéquipier pendant 6 ans chez les blaugranas.