logo

Présidentielle en RDC : des candidats dénoncent "un simulacre d'élections" et appellent à manifester
Dans une lettre rendue publique samedi, cinq opposants candidats ont informé les autorités congolaises de leur intention d'organiser une marche mercredi prochain à Kinshasa. Ils dénoncent des irrégularités lors du scrutin présidentiel du 20 décembre qu'ils qualifient de "simulacre d'élections".

Cinq candidats à l'élection présidentielle en RD Congo, dont Martin Fayulu et Denis Mukwege, ont informé le gouverneur de Kinshasa de leur intention d'organiser une marche mercredi prochain pour protester contre les conditions dans lesquelles s'est tenu le scrutin du 20 décembre.

"Nous protesterons contre les irrégularités constatées lors des opérations de vote", ont écrit ces opposants qualifiant le scrutin de "simulacre d'élections", dans une lettre rendue publique samedi 23 décembre.

Face aux multiples problèmes logistiques, le scrutin a été prolongé par la commission électorale (Céni). Officiellement, il est terminé depuis jeudi soir mais, selon des sources locales, il s'est poursuivi dans des zones reculées de plusieurs provinces.

"Tout le monde a pu voir qu’il y a des bureaux qui ont continué à fonctionner trois jours après. Il y a des gens qui n’ont pas pu voter jusqu’au moment où nous parlons (samedi 23 décembre NDLR). Nous fondant sur la constitution, nous estimons qu’il faut faire savoir cela au gouvernement, à la communauté internationale, aux observateurs pour que des mesures correctives soient prises", estime auprès de RFI Théodore Ngoy, l’un des signataires.

Un défi relevé, selon la Céni

Cinq autres candidats de l'opposition, parmi lesquels Moïse Katumbi, ont appelé à "l'annulation immédiate de ces élections chaotiques entachées de fraudes massives".

Parmi les missions d'observation, celle de l'Union africaine a estimé que les élections s'étaient "déroulées dans une atmosphère relativement calme avec des défis logistiques majeurs". 

L'ONG américaine Centre Carter a mis en exergue de "graves irrégularités" dans quelques bureaux. Samedi, la mission d'observation électorale "Regard citoyen", un collectif de quatre organisations de la société civile, a dit avoir constaté dans 21 % des bureaux observés par ses équipes que "l'entrée avait été refusée à certains électeurs sans base légale". 

In a press conference, The Carter Center called for patience and transparency while election operations continue in #DRCongo following the Dec. 20 election.
Full video available here: https://t.co/79NrD32DlG pic.twitter.com/VBaKOnAhBE

— The Carter Center (@CarterCenter) December 22, 2023

Les autorités et la Céni assurent de leur côté que le vote n'a pas été "chaotique".

"Le défi de la tenue des élections au 20 décembre a été relevé, malgré les difficultés inhérentes à un processus complexe", a souligné sur X le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya. 

#RDC : La patience et la maturité du peuple congolais ont fait mentir ceux qui prédisaient le chaos.
Ceux qui s’attendaient à une violence massive et caractérisée ont déchanté.
Le défi de la tenue des élections au 20 décembre a été relevé malgré les difficultés inhérentes à un… pic.twitter.com/a4vSRXa3KY

— Patrick Muyaya (@PatrickMuyaya) December 22, 2023

Appels à la retenue

Près de 44 millions d'électeurs, sur environ 100 millions d'habitants de cet immense pays d'Afrique centrale, étaient appelés à élire mercredi leur président, leurs députés nationaux et provinciaux et leurs conseillers communaux.

Le chef de l'État sortant, Félix Tshisekedi, brigue un second mandat face à 18 autres candidats, dont plusieurs poids lourds de l'opposition qui avaient dénoncé dès mercredi le "chaos" entourant le vote.

De leur côté, une quinzaine d'ambassades à Kinshasa ont appelé samedi à la "retenue" après ces élections alors que les premiers résultats partiels commencent à tomber.

"Tandis que le décompte des voix se poursuit, nous appelons toutes les parties prenantes (...) à continuer de faire preuve de retenue", ont écrit dans une déclaration commune les ambassades de 12 pays d'Europe et celle du Canada. Celle des États-Unis avait fait de même dès vendredi soir.

Présidentielle en RDC : des candidats dénoncent "un simulacre d'élections" et appellent à manifester

Avec AFP