A la Une de la presse, ce mardi 14 novembre, le remaniement ministériel au Royaume-Uni, où l’ancien Premier ministre David Cameron fait un retour-surprise sur le devant de la scène politique. La situation désespérée des habitants de Gaza, à l’origine d’un geste "inédit dans l’histoire récente de la diplomatie française dans le monde arabe". Le rapport annuel du secours catholique sur la pauvreté en France. Et la révolte des producteurs de camembert.
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A la Une de la presse, le remaniement ministériel au Royaume-Uni, où l’ancien Premier ministre David Cameron fait un retour-surprise sur le devant de la scène politique.
La nomination, aux Affaires étrangères, de celui par qui le Brexit est arrivé fait bien sûr la Une de toute la presse britannique ce matin, du Mirror à Metro, en passant par The Guardian. Le quotidien annonce un remaniement «risqué», aux «enjeux élevés» et présente le «retour choc» de David Cameron comme «un mouvement vers le centre», qui va «probablement mettre en colère l’aile droite» du parti conservateur. «Back where we began», «retour à la case départ»: The Daily Mirror, le seul tabloïd de gauche outre-Manche, se réjouit du départ de la très controversée ministre de l’Intérieur Suella Braverman, surnommée «Cruella Braverman», mais estime que le retour «stupéfiant» de David Cameron sera «le dernier clou dans le cercueil de Rishi Sunak», le Premier ministre. Les tabloïds britanniques, qui sont d’accord, en tout cas, sur le fait que le chef du gouvernement «joue gros» en procédant à ce remaniement, alors que les sondages annoncent un raz-de-marée travailliste aux élections de l’année prochaine. «Big throw of the dice», un «gros coup de dés», dixit The Daily Mail.
David Cameron, nouveau ministre des Affaires étrangères du Royaume-Uni, aura pour première mission la guerre en cours entre Israël et le Hamas à Gaza. Symbole des dommages causés par l’offensive israélienne, l’hôpital Al-Chifa est à présent «cerné par les chars, privé d’eau et d’électricité», et en même temps «impossible à évacuer» - une situation «impensable», s’indigne Libération. «A Gaza, le droit à la vie a été éteint», témoignent des Gazaouis dans La Croix, qui a retenu pour sa Une la photo de l’un d’entre eux, assis sur des décombres dans le camp de réfugiés de Jabaliya, dans le nord de Gaza, le 1er novembre dernier.
La situation désespérée des habitants de Gaza est à l’origine d’un geste «inédit dans l’histoire récente de la diplomatie française dans le monde arabe», d’après Le Figaro, qui dénonce une nouvelle fois ce matin la diplomatie proche-orientale d’E. Macron, jugée insuffisamment «claire». Le journal rapporte que plusieurs ambassadeurs de France au Proche-Orient et dans certains pays du Maghreb, une dizaine, au total, ont quant à eux rédigé une note, regrettant «le virage pro-israélien» pris selon eux par Emmanuel Macron - une position «en rupture avec la position traditionnellement équilibrée entre Israéliens et Palestiniens». La guerre au Proche-Orient, dont l’onde de choc traverse aussi les Etats-Unis, où plusieurs jeunes membres du parti démocrate, notamment des assistants parlementaires, expriment leur désaccord avec leurs élus, leurs propres patrons, dont ils ne partagent pas le soutien inconditionnel à Israël - l’histoire d’une «rupture» à lire ce matin du côté du New York Times.
La presse américaine scrute toujours de très près l’activité de la Chine autour de Taïwan. Alors que le président Joe Biden et son homologue chinois Xi Jinping doivent se rencontrer demain, à San Francisco, The Washington Post affirme que «les activités de plus en plus agressives de la Chine» autour de l’île, ainsi que «son refus d’entrer en contact avec l’armée américaine via les canaux conçus pour éviter les conflits», «nourrissent les craintes de voir les Etats-Unis entraînés dans un troisième conflit d’ampleur». Libération parle d’une «menace chinoise plus agressive et imprévisible ces derniers mois», qui a conduit Taipei, où des élections présidentielle et législatives «cruciales» auront lieu en janvier, à «accélérer la modernisation et la réforme de ses forces militaires», «avec notamment une refonte totale du service national», qui va passer de 4 à 12 mois en 2024.
En France, le secours catholique publie aujourd’hui son rapport annuel sur la pauvreté. D’après ce document, les femmes de plus de 55 ans sont de plus en plus nombreuses à avoir besoin d’aide. Le responsable de cette étude explique dans La Croix les raisons de cette hausse, le fait, sans doute, que «les femmes assument plus souvent que les hommes la charge des enfants», ce qui a pour conséquence de les éloigner davantage de l’emploi et d’aboutir à de plus petites retraites - ce qui évidemment les expose davantage à la pauvreté, encore plus dans un contexte de forte inflation.
L’égalité hommes/femmes est décidément un sport de combat - mais pas encore une discipline olympique. Transition ô combien habile pour vous parler de ce papier du Monde relayant un autre rapport, de l’organisme de lutte contre les ingérences numériques étrangères, cette fois, sur une «campagne de désinformation» menée «par des acteurs liés à l’Azerbaïdjan» pour «porter atteinte à la réputation de la France dans la capacité à accueillir» les JO2024. D’après Le Monde, cette campagne pourrait s’expliquer par les tensions diplomatiques entre Paris et Bakou dans le cadre de son conflit avec l’Arménie, vis-à-vis de laquelle la France a affiché son soutien – ce qui lui a valu des critiques «acerbes» de la part du président azerbaïdjanais, Ilham Aliev.
On ne se quitte pas là-dessus. Avant de vous dire à demain, je voulais vous faire part de cet avis de tempête publié dans Le Parisien. Le journal rapporte que les producteurs de camembert sont vent debout, car ils viennent d’apprendre que leurs célèbres boîtes en bois pourraient être interdites par une réglementation européenne, d’ici 2030. Bruxelles veut protéger l’environnement, et ces emballages ne sont pas recyclables. Les producteurs défendent eux, leurs boîtes à camembert en bois de peuplier, pas seulement pour des raisons d’image, parce qu’elles font partie de leur patrimoine, mais aussi parce qu’elles préservent, disent-ils, les propriétés «organoleptiques» de leur fromage, leur odeur et leur saveur. Or il n’y a rien de tel, n’est-ce-pas, que l’odeur et la saveur d’un camembert coulant à souhait…
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