L'Arménie et l'Azerbaïdjan se sont mutuellement accusés jeudi d'être responsables d'un échange de coups de feu à la frontière entre les deux pays, dans lequel un soldat azerbaïdjanais a été tué selon Bakou. Les affrontements interviennent en plein processus de discussions entre les deux pays du Caucase.
L'Arménie et l'Azerbaïdjan se sont accusés mutuellement, jeudi 11 mai, de tirs à la frontière entre ces deux pays du Caucase, faisant un mort et quatre blessés, à quelques jours de pourparlers prévus entre Bakou et Erevan à Bruxelles.
"Un militaire de l'armée azerbaïdjanaise a été tué à l'issue d'une provocation des forces arméniennes", a affirmé le ministère azerbaïdjanais de la Défense, accusant l'Arménie de tirer avec des "armes de gros calibre" sur les positions azerbaïdjanaises à la frontière.
Pour sa part, l'Arménie a fait état de quatre blessés dans ces affrontements, dont elle impute la responsabilité à l'Azerbaïdjan.
"Les forces azerbaïdjanaises procèdent à des tirs d'artillerie et de mortier sur les positions arméniennes situées dans la région de Sotk", dans l'est de l'Arménie, a affirmé ainsi jeudi matin le ministère arménien de la Défense.
Cet incident intervient alors que les dirigeants d'Arménie et d'Azerbaïdjan, Nikol Pachinian et Ilham Aliev, doivent se rencontrer dimanche à Bruxelles, pour une rencontre parrainée par l'Union européenne.
Cette réunion suit d'intenses discussions menées pendant quatre jours début mai à Washington entre les délégations arménienne et azerbaïdjanaise, sous les auspices des États-Unis.
"Très peu" de chances de signer un accord de paix
Nikol Pachinian a accusé jeudi l'Azerbaïdjan de chercher à "saper les pourparlers" à Bruxelles, tout en soulignant qu'il était toujours prêt à y aller. Il a toutefois estimé qu'il y avait "très peu" de chances de signer un accord de paix avec l'Azerbaïdjan lors de cette réunion.
Le projet d'accord de paix "est encore à un stade très préliminaire et il est trop tôt pour parler d'une éventuelle signature", a expliqué le Premier ministre arménien.
Les deux pays du Caucase se sont affrontés lors de deux guerres au début des années 1990 et en 2020 pour le contrôle du Haut-Karabakh, une région montagneuse majoritairement peuplée d'Arméniens qui a fait sécession de l'Azerbaïdjan il y a plus de trois décennies.
Les tensions, déjà vives, ont redoublé lorsque Bakou a annoncé le 23 avril avoir installé un premier point de contrôle routier à l'entrée du corridor de Latchine, seul axe reliant l'Arménie à l'enclave séparatiste, déjà soumise à un blocus de plusieurs mois qui a provoqué des pénuries et coupures de courant.
L'Azerbaïdjan a justifié l'installation de ce barrage routier pour des raisons sécuritaires, tandis qu'Erevan a appelé les soldats de la paix russes, déployés sur place depuis fin 2020, à garder le contrôle de cette route vitale.
Avec AFP