À la une de la presse, ce jeudi 23 mars, les réactions à l’intervention, hier, du président Emmanuel Macron, qui exclut tout recul sur la réforme des retraites. L'audition au Parlement britannique de l’ex-Premier ministre Boris Johnson, entendu sur les fêtes à Downing Street pendant le confinement. L’amertume des Kurdes, de Turquie, d'Irak et d'Iran. Des blaireaux enquiquinants. Et une magnifique histoire d’amour.
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À la une de la presse, ce jeudi 23 mars, les réactions à l’intervention, hier, du président Emmanuel Macron, qui exclut tout recul sur la réforme des retraites
Face à la contestation, le président français reste droit dans ses bottes et martèle que cette réforme est "nécessaire". Emmanuel Macron "assume tout" et son attitude rappelle au Parisien/Aujourd'hui en France celle de feu Margaret Thatcher, dont les méthodes "avaient fracturé (le Royaume-Uni) et torpillé la popularité" - une stratégie que le journal se garde toutefois de juger. Emmanuel Macron "assume tout", "maintient tout" et cherche davantage à "rassurer son socle électoral" qu’à "convaincre les Français", d’après L'Opinion, où le dessin de Kak le montre s’adressant à ses compatriotes : "Si vous croyez que ça me fait plaisir de réformer". "Lui aussi se fait chier au boulot", commente un téléspectateur.
A la Une ce matin :
🔴 Réforme, gouvernement... Macron maintient tout
🔴 Emmanuel Macron sort la trancheuse législative
🔴 Syndicats: Emmanuel Macron tend la main et fait des croche-pieds
👇 pic.twitter.com/MiaJ7UyGpX
Ce qui ne fait aucun doute, c’est que le président n’a pas du tout convaincu les syndicats, qui appellent à une neuvième journée de mobilisation ce 23 mars, et pas convaincu non plus Le Figaro. "Comme prévu, le président a fait chou blanc. Comme prévu, entre les opposants à la réforme et l’exécutif, le face-à-face continue. Et, comme prévu, la porte de sortie, forcément étroite, reste à trouver". Quant au journal Libération, il accuse carrément le président de jeter de l’huile sur le feu - d’où le jeu de mots à la une : "Le grand tisonnier", en référence, bien sûr, au Grand Timonier, Mao Zedong.
A la une de @Libe ce jeudi :
Le grand tisonnier 🔥
Lire : https://t.co/nj2k4mQWWP pic.twitter.com/lW2aTC0II4
L'intervention d’Emmanuel Macron fait également à la une de la presse étrangère. Aux États-Unis, The Washington Post souligne "le ton provocateur" de cette intervention et relève la comparaison faite par le président entre l’assaut du Capitole et les manifestations en France. "Circulez, il n'y a plus rien à voir" : pour le journal belge Le Soir, "Emmanuel Macron a tenté, hier, d’enjamber la séquence explosive de la réforme des retraites", une "stratégie du dos rond", jugée "risquée", alors que "l'adoption de la loi, au forceps institutionnel, n'a pas mis fin à la colère sociale".
Pour le journal suisse Le Temps, le "vrai danger" n’est pas cependant pas dans la rue mais dans les urnes, où se profilerait "un duel présidentiel catastrophique pour la France" entre Jean-Luc Mélenchon, et Marine Le Pen. "À trop regarder les poubelles qui brûlent, on risque d'oublier le vrai risque d’incendie. Peut-être même l’attise-t-on", met en garde le journal.
ÉDITORIAL. Les blocages et les casseurs peuvent donner l’impression que la France est proche de l’insurrection. Ce n’est pas le cas, le danger historique est plus lointain au niveau des prochaines élections https://t.co/JR7gxK26II
— Le Temps (@LeTemps) March 22, 2023Au Royaume-Uni, l'ancien Premier ministre Boris Johnson a, quant à lui, dû rendre des comptes, hier, pour le Partygate, les fêtes durant le confinement à Downing Street. Face au Parlement, l’ex-Premier ministre s'est montré toujours aussi combatif, jurant "la main sur le cœur", que non, il n’avait jamais menti "délibérément" sur les sauteries arrosées pendant le confinement. "Boris Johnson se bat pour sa survie politique", commente The Times. "BoJo", qui ne semble pas avoir convaincu, lui non plus, ses compatriotes. Les tabloïds se déchaînent. "Oui mais non mais oui mais non", ironise The Daily Star, qui affuble l’ex-chef du gouvernement du nez de Pinocchio le menteur. The Daily Mirror ne décolère pas. "Juste quelques verres après une journée difficile ? Pendant le confinement, des tas de gens ont eu des journées difficiles", cingle le tabloïd, sous la photo de soignants s’affairant auprès d’un malade. Au Royaume-Uni, la pandémie de Covid-19 a fait plus de 150 000 morts.
Thursday's front page: Johnson's party excuses #TomorrowsPapersTodayhttps://t.co/SCahVPvqe6 pic.twitter.com/6E9R1IBxS9
— The Mirror (@DailyMirror) March 22, 2023Dans la presse, également, les nombreux rassemblements qui ont eu lieu, mardi, au Kurdistan turc, à l’occasion du Nouvel An kurde. Après le séisme meurtrier du 6 février et à l’approche d’un scrutin qui pourrait faire tomber le président Recep Tayyep Erdogan, la région est "sur des charbons ardents", d'après Libération, dont l'envoyé spécial s’est rendu à Dyarbakir, qui est considérée comme la "capitale" du Kurdistan turc. Dyarbakir, où l’espoir de voir partir Erdogan se mêle à l’amertume. "Si l’argent de la guerre [contre les Kurdes] avait été investi dans le secteur du bâtiment, nous n’en serions pas là, à compter nos morts" , accuse un habitant.
Amertume, aussi, des Kurdes d’Irak, dont témoigne cette fois Foreign Policy. Le site américain fait état des divisions entre le PDK, le Parti démocratique du Kurdistan et l’UPK, l’Union patriotique du Kurdistan. Des querelles qui paralysent toujours le Parlement, alors que la crise économique frappe de plein fouet les Kurdes d’Irak - dont Foreign Policy rappelle les "nombreux sacrifices au cours des 20 dernières années dans la lutte contre la dictature et l'extrémisme".
As Iraqi Kurdistan faces a crisis of democratic legitimacy, the West must hold leaders accountable for corruption and human rights abuses, @wrodgers2 writes. https://t.co/pcXycUCApK
— Foreign Policy (@ForeignPolicy) March 22, 2023Au Kurdistan iranien, asphyxié par Téhéran, la situation est plus difficile encore, d’après le grand reportage de Mediapart sur la façon dont de nombreux Kurdes tentent de survivre en risquant leur vie en devenant "kolbars", transporteurs illégaux de marchandises à travers les montagnes. "Chaque année, des dizaines de ces 'kolbars' meurent dans des accidents ou sous les balles des militaires iraniens".
On ne se quitte pas là-dessus. Avant de vous dire à demain, je vous propose de jeter un cil à Courrier International, qui rapporte qu’une bande de blaireaux perturbe actuellement le trafic ferroviaire dans le sud des Pays-Bas. Ces mustélidés sont notamment accusés d’avoir creusé des terriers sous une ligne de chemin de fer, et le problème, c’est que leur statut d’espèce protégée empêche d’entreprendre les travaux nécessaires.
Des blaireaux aux tourtereaux. Dans la presse aussi, ce matin, la belle histoire de Len et Jeanette. Ces deux Britanniques, tombés amoureux à l'adolescence, en 1963, et dont les parents les avaient obligés à rompre leurs fiançailles, ont dû attendre 60 ans avant de pouvoir se marier. The Times raconte qu’un jour de 2015, Len s'est présenté à l’improviste devant la porte de Jeanette, qui non seulement ne l’avait pas oublié, mais avait gardé sa bague de fiançailles. Ils se sont mariés le mois dernier, en présence de leurs enfants et de leurs petits-enfants.
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