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Grève des éboueurs parisiens : "Au secours, Paris pue !"

À la Une de la presse, ce mercredi 15 mars, la huitième journée de mobilisation des opposants à la réforme des retraites en France. Une mobilisation scrutée de près par la presse étrangère, particulièrement attentive à la grève des éboueurs parisiens – dont la grève provoque l’accumulation des déchets dans les rues de la capitale, pour la plus grande joie des rats. En Floride, ce sont les pythons qui prolifèrent.

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À la Une de la presse, la huitième journée de mobilisation des opposants à la réforme des retraites en France.

Alors que le projet du gouvernement pourrait être voté dès demain au Parlement, les syndicats se disent toujours "déterminés". Ils promettent dans L’Humanité que vote ou non, le mouvement ne va pas s’arrêter là. De son côté, l’exécutif se dit "convaincu" de disposer d’une majorité pour faire passer son projet sans recourir à l’article 49.3, qui permettrait une adoption sans vote. Le Monde fait toutefois état d’une " tension palpable" et d’un "suspense toujours immense à l’Assemblée", où se réuniront aujourd’hui les sept députés et les sept sénateurs, majoritairement macronistes et de droite, qui forment la commission mixte paritaire, chargée de trouver un compromis sur le texte.

Après le refus de la présidente de l’Assemblée nationale de retransmettre en direct la réunion de cette commission mixte paritaire, les socialistes et La France Insoumise sont en colère. LFI a annoncé son intention de tweeter en direct ses délibérations – une décision critiquée par L’Opinion, qui dénonce le "faux procès" fait selon lui au débat à huis clos et accuse la Nupes de briser la "règle", "au risque d’une transparence contre-productive" – d’où  le dessin de Kak, qui montre Jean-Luc Mélenchon, le patron de LFI, fulminant contre la présidente de l’Assemblée, qui assure se contenter d’appliquer le règlement : "C’est bien un truc de magouilleur, ça".

La mobilisation contre la réforme des retraites est toujours suivie de très près par la presse étrangère, notamment américaine. The New York Times s’attend à une nouvelle mobilisation "massive" "contre le projet du président Emmanuel Macron de repousser l'âge de la retraite, avant un vote décisif qui pourrait redéfinir sa nation et son héritage". De son côté, le très conservateur Wall Street Journal annonce que "la fête est finie" pour les retraités français – des retraités qui vivraient dans l’équivalent d’un pays de Cocagne, à en croire le quotidien américain, qui cite l’exemple de Lucienne Thibault, 76 ans, à la retraite depuis 20 ans, et qu’une photo montre costumée, s’amusant avec ses camarades d’un club de danse du XIXe siècle. The Guardian rappelle que les travailleurs français consacrent une part importante de leurs revenus aux cotisations retraite, tout au long de leur carrière pour soutenir ce  "système de retraite relativement généreux et efficace". Le quotidien britannique voit la mobilisation contre la réforme des retraites non pas comme un combat d’arrière-garde, mais comme un "message" pour toute l’Europe, à un moment où les politiciens du continent réfléchissent à des réformes semblables. Une classe politique européenne invitée à réfléchir non pas sur la réduction des prestations retraite, mais sur leur extension.

La presse étrangère est particulièrement attentive à la mobilisation des éboueurs , qui fait la Une, ce matin, de plusieurs quotidiens européens, notamment d’El Pa í s. Le quotidien espagnol fait état de 7 000 tonnes de déchets accumulés dans les rues de la capitale, jusqu’aux pieds de l’arc de Triomphe. L’image des hauts lieux de la capitale, comme la Tour Eiffel, disparaissant derrière des montagnes de déchet, c’est moins chic que la série "Emily in Paris". "La Ville lumière, une décharge à ciel ouvert", se désole El Mundo, autre quotidien espagnol, navré de voir les plus beaux édifices de la capitale "disparaître  derrière des tonnes de déchets, tandis que les rats à l’affût se pourlèchent les babines devant ce festin inespéré".  Les clichés, et l’odeur : "Paris pue!", s’indigne Politico, très inquiet, lui aussi, de voir les rats infester les rues de la capitale et transmettre des maladies à ses habitants. La grève des éboueurs parisiens, évoquée aussi dans un dessin du Chilien Alen Lauzan, publié par le site Cartoon Movement, montrant une gargouille de Notre-Dame se bouchant le nez à cause des odeurs pestilentielles.

Si vous envisagez de fuir Paris et ses rats pour vous réfugier en Floride, par exemple, vous risquez de vous retrouver nez à nez avec une tout autre sorte d’animal : de gros pythons birmans affamés qui prolifèrent dans cet État américain, à tel point qu’ils seraient actuellement près d’un million, selon The New York Times. Certaines de ces bestioles peuvent mesurer jusqu’à quatre mètres et peser jusqu’à 90 kilos. Je ne sais pas pour vous, mais personnellement, je préfère rester à Paris avec Ratatouille.

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