
Le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba pendant la soirée électorale au siège de son parti à Tokyo, le 20 juillet 2025. © Franck Robichon, AFP
L'impopulaire Premier ministre japonais Shigeru Ishiba a manifesté son intention de rester au pouvoir lundi 21 juillet malgré la cuisante défaite aux élections sénatoriales, à l'issue desquelles il ne dispose plus de majorité dans aucune des deux chambres du Parlement.
Lors du scrutin, qui a renouvelé 125 des 248 sièges de la chambre haute, le Parti libéral-démocrate (PLD, droite conservatrice) de Shigeru Ishiba et son allié Komeito (centre droit) n'ont remporté que 47 sièges à eux deux, selon les résultats officiels rapportés lundi 21 juillet par la télévision publique NHK et d'autres médias.
Quoique supérieur aux projections initiales des médias locaux, ce résultat reste en-deçà des 50 sièges nécessaires aux deux partis pour conserver leur majorité. Ils ne compteront plus que 122 sénateurs, même si l'opposition, très fragmentée, n'apparaît pas en mesure de former une majorité alternative.

Forte percée du parti populiste anti-immigration
Interrogé dimanche soir sur son intention de rester en place, le Premier ministre a répondu à un média local : "C'est bien cela". "Des changements dans l'environnement extérieur, comme la situation internationale, ou des désastres climatiques, ne peuvent pas attendre que la situation politique s'améliore", a expliqué Shigeru Ishiba au cours d'une conférence de presse lundi.
"Pour cette raison, bien que je sois tout à fait conscient de notre profonde responsabilité dans le résultat des élections, pour ne pas paralyser les affaires politiques, je pense que je dois assurer ma responsabilité en tant que parti ayant recueilli le plus de suffrages", a-t-il dit.

Pour Takeshi Nemoto, 80 ans, un militant du PLD, interrogé par l'AFP, le choix d'un nouveau chef de file "serait un combat perdu d'avance pour le parti" et compliquerait en outre les discussions sur les taxes douanières avec le président américain Donald Trump.
Le Parti démocrate constitutionnel (centre-gauche), principale force d'opposition, a lui gagné 22 sièges, et le Parti démocrate du peuple (centriste) 17 sièges. Surtout, le parti populiste anti-immigration Sanseito, au slogan "Le Japon d'abord", fait une forte percée avec 14 sièges remportés dans la chambre haute, contre deux auparavant.
Avec AFP