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Open d'Australie : un Djokovic record, mais blessé, face à la surprise Tommy Paul

Pour son retour à l'Open d'Australie, Novak Djokovic n'est plus qu'à deux matches de son 22e titre en Grand Chelem, ce qui lui permettrait d'égaliser le record de Rafael Nadal. Il est défié par l'inattendu Américain Tommy Paul, qui jouera sa première demi-finale d’un Grand Chelem.  

Dans son jardin à l'Open d'Australie, Novak Djokovic touche du doigt l'égalisation du record de Rafael Nadal : une 22e victoire en Grand Chelem. À 35 ans, face à la surprise Tommy Paul, il visera vendredi 27 janvier sa dixième finale à Melbourne et son 10e titre dans le Majeur australien 

Une statistique raconte toute la domination de Novak Djokovic à Melbourne : à chaque fois qu'il est qualifié pour les demi-finales, il a remporté le tournoi dans la foulée. Autant dire que sur le papier, le match penche franchement en faveur du Serbe. 

Il reste sur une série de 26 matches gagnés dans le tournoi depuis sa défaite en huitièmes de finale en 2018, et n'a perdu qu'un set depuis le début de l'édition 2023 – contre le modeste Français Enzo Couacaud (191e). Redescendu au cinquième rang mondial en raison de son année 2022 tronquée en raison de son statut vaccinal (il n'avait pas pu participer à l'Open d'Australie et à l'US Open car non-vacciné contre le Covid-19), il devrait retrouver son trône au sommet du classement ATP en cas de victoire finale. 

La cuisse gauche et la polémique comme talon d'Achille 

Une inconnue demeure, sur laquelle ont compté les précédents adversaires de Djokovic : l'état de sa cuisse gauche, qui le fait souffrir depuis deux semaines. 

Au bord du gouffre aux deuxième et troisième tours, respectivement face à Enzo Couacaud puis à l'expérimenté Grigor Dimitrov (28e) qu'il a néanmoins dominé en trois manches, il s'est ensuite montré parfaitement intouchable face à Alex de Minaur (24e) et Andrey Rublev (6e). 

"C'est un signal envoyé à mes adversaires", a-t-il d'ailleurs commenté mercredi soir après sa qualification pour le dernier carré, affirmant désormais croire en ses chances. 

PS : Novak Djokovic n'est pas son père. Il avait notamment offert son soutien à l'ancien joueur ukrainien Sergiy Stakhovsky au début du conflit en Ukraine. pic.twitter.com/dFw21Hy5EY

— Quentin Moynet (@QuentinMoynet) January 26, 2023

Une polémique pourrait néanmoins troubler la préparation de sa demi-finale. Le père du Serbe, Srdjan, a été filmé en compagnie de supporteurs brandissant des drapeaux prorusses pendant l'Open d'Australie. Par le passé, le paternel de Djokovic s'était déjà fait remarquer pour ses excès verbaux, notamment envers Federer et Nadal, les deux rivaux de son fils dans le panthéon du tennis. Néanmoins, l'affaire australienne a pris une tournure politique, les scènes filmées ayant été qualifiées de "honteuses" par l'ambassadeur d'Ukraine à Canberra.

"C'est un catalogue complet. Parmi les drapeaux serbes, il y a : un drapeau russe, Poutine, le symbole Z, le soi-disant drapeau de la République populaire de Donetsk", a-t-il tweeté jeudi avec un lien vers la vidéo.  

It’s a full package. Among the Serbian flags, there is: a Russian flag, Putin, Z-symbol, so-called Donetsk People’s Republic flag. It’s such a disgrace…@TennisAustralia @AustralianOpen https://t.co/wZoZontcEj

— Vasyl Myroshnychenko (@AmbVasyl) January 25, 2023

Le revenant du tennis américain 

La polémique, Tommy Paul sait qu'elle peut coller à la peau. Pour une erreur de jeunesse, l'Américain s'était vu retirer le soutien de sa fédération et semblait perdu pour le haut niveau. Lors de son deuxième US Open, à 20 ans, il avait noyé dans l'alcool sa frustration d'avoir perdu au premier tour face au Japonais Taro Daniel. Une manière de décompresser pas répréhensible en soi dans le circuit, sauf que l'état d'ivresse avancé lui avait fait rater son réveil le jour suivant, arriver en retard pour son match de double aux côtés de son compatriote Steve Johnson, et trop éméché pour calculer la moindre balle…  

Sa relation avec la fédération américaine en avait été durablement écornée, mais Tommy Paul a su se montrer résilient et revanchard : il s'entoure, se reprend et pointait à la 35e place du classement mondial avant l'Open d'Australie. Il est désormais assuré d'intégrer le top 20 pour la première fois de sa carrière à l'issue de ce tournoi. Désormais, il est le premier Américain à atteindre les demies à Melbourne depuis Andy Roddick (2009). 

À désormais 25 ans, Tommy Paul jouera sa première demie en Grand Chelem, une catégorie de tournois où il n'avait jusque-là jamais atteint les quarts. Il a joué une fois les huitièmes de finale, l'an dernier à Wimbledon et avait atteint, au mieux, le troisième tour à Melbourne, en 2020 pour sa première participation. 

Tommy Paul semble vivre un rêve : "J'aurais peut-être une meilleure chance contre Rublev, mais jouer Novak ici en Australie serait magnifique", a-t-il déclaré mercredi avant de connaître son prochain adversaire. Mais il va falloir désormais se réveiller pour battre le Serbe.