logo

Sarkozy et Brown plaident pour une taxe sur les bonus

Le président français et le Premier ministre britannique ont de nouveau pressé leurs homologues de suivre leur exemple en créant un impôt exceptionnel sur les bonus versés aux traders.

Le président français, Nicolas Sarkozy, et le Premier ministre britannique, Gordon Brown, ont de nouveau invité, vendredi lors d’une conférence de presse conjointe à Bruxelles, leurs homologues à suivre leur exemple en créant un impôt exceptionnel sur les bonus versés aux traders par les banques.

"Nous souhaitons et attendons que les autres fassent comme nous", a déclaré Nicolas Sarkozy, reprenant les grandes lignes de la tribune qu’il a signé conjointement avec Gordon Brown jeudi dans le "Wall Street Journal".

Dans le quotidien américain, les deux hommes expliquaient que cette taxe se justifiait "parce que les bonus pour 2009 sont en partie le résultat du soutien apporté par les Etats au système bancaire" pour surmonter la crise financière.

Gordon Brown a le premier annoncé - dès mercredi - que les bonus versés aux traders de la City en 2010 au titre de l'année 2009 allaient être taxés. Le lendemain Nicolas Sarkozy faisait de même. En réalité, une telle taxe avait déjà été envisagée par l’Elysée dès le mois d’août mais était alors restée un vœu pieu tant on craignait de voir les traders s’exiler à la City.

Une taxation "exceptionnelle"

Mais en France, les modalités de cette taxe ne sont pas arrêtées contrairement à la Grande-Bretagne qui annonçait déjà mercredi que les bonus 2009 de plus de 25 000 livres seraient taxés à 50 %. Selon "Les Echos", l'Elysée envisagerait de taxer les bonus bancaires à hauteur de 50% dès lors que ces derniers dépasseront 27 000 euros. Une seule certitude affirmée par la présidence française : le caractère "exceptionnelle" de la taxation.

Exceptionnelle ou pas, la mesure ne semble pas enthousiasmer les banquiers. Le directeur général du Crédit Agricole, Georges Pauget, a affirmé jeudi sur Europe 1 que la taxe n'avait "pas sa pleine cohérence", estimant que les banquiers français ne devaient "rien" à l'Etat.

Une proposition "très charmante"

Plus terre à terre encore, une femme d’un trader installé à Londres expliquait jeudi à un journaliste de quotidien britannique "The Guardian" :

"Nous avons besoin du bonus pour payer l’école de nos enfants et notre loyer mais les conséquences seront pires pour les personnes que nous employons, les jeunes filles au pair et les femmes de ménage"... Dans le même article, un autre banquier de la City, un Allemand, renchérit : "J'espère qu’Angie  [la chancelière allemande Angela Merkel ndlr] sera assez intelligente pour ne pas faire pareil."

Pour l’instant, cette dernière s’est contentée de qualifier la proposition franco-britannique de "très charmante", ajoutant qu’elle "pourrait peut-être avoir des vertus pédagogiques". Une déclaration peu engageante…